Pour ce troisième épisode je vous propose de découvrir une scénariste et dessinatrice française Isabelle Dethan et sa série en trois volumes: Le tombeau d'Alexandre
Présentation de l'éditeur: 1858. Au temps d'Auguste Mariette et des premières découvertes archéologiques, Alexandrie est alors le fief des pilleurs de tombes et aventuriers du monde entier. Parmi eux, sept ressortissants français découvrent les ruines d'une chapelle souterraine dédiée à Alexandre le Gand : le tombeau du Conquérant ne peut être loin... Complots, trahisons et meurtres ponctueront cette chasse au trésor peu commune.
Le tombeau d'Alexandre est une bande dessinée en trois tomes scénarisée par Isabelle Dethan et dessinée par Julien Maffre. Je suis tombée par hasard dessus à la bibliothèque et j'ai été attirée par deux choses. Tout d'abord, le fait que la scénariste - qui est aussi dessinatrice pour d'autres séries - soit une femme m'a attiré l’œil. Je faisais la réflexion à ma petite sœur Frankie - qui connait bien mieux le monde de la BD que moi - qu'il s'agissait surtout d'un monde d'homme et que les femmes étaient souvent cantonnées à des BD "pour filles". Ces BD peuvent être de qualité, la question n'est pas là, mais dans le monde de la BD dite "sérieuse", qui ne soit pas drôle ou sur le quotidien, force est de reconnaître que les femmes sont largement sous-représentées. Forcément, voir qu'une scénariste-dessinatrice était à la base de plusieurs séries historiques avec un fort attrait pour l'Egypte, ça sentait bon. De plus, le titre et le résumé, une bande de chercheurs de trésor partant à la recherche du tombeau d'Alexandre le Grand en 1858 en Egypte...ça me rappelait un peu ma Peabody adorée et mon Emerson chéri et j'ai décidé de tenter l'aventure.
Autre point à ne pas négliger, ce qui m'a décidé à l'emprunter c'est que Le tombeau d'Alexandre est en trois tomes et qu'ils étaient tous trois disponibles. AprèsMurena en 8 tomes (à la bibli je n'ai pas encore mis la main sur le tome 9, il me nargue le vilain), et Le scorpion (bloqué au tome 4 parce que le 5 a disparu de la bibliothèque), j'avais envie de quelque chose de concis et que je pouvais lire d'une traite. J'ai bien fait, parce qu'une fois embarquée dans l'aventure aux côtés de ces personnages hauts en couleur, je n'aurai pas pu attendre une suite.
Pour être honnête, je n'étais pas particulièrement emballée par les dessins de Julien Maffre au début. Après Murena et le Scorpion aux dessins précis, je trouvais l'ensemble de Julien Maffre un peu brouillon. Cependant, après les premières planches, j'ai vite oublié mon scepticisme premier et j'ai fini par complètement accrocher, le graphisme donnant finalement vie aux personnages et à l'ambiance. Malgré la multitude de protagonistes, il est impossible de les confondre. Ils ont chacun leur physionomie et leur caractère. De plus le groupe est véritablement hétéroclite: jeunes, vieux, femmes, hommes, blonds, brun, roux, blanc ou métissé, la joyeuse petite bande est un mélange sympathique où chacun pourra à loisir s'identifier et compatir avec l'un où l'autre des personnages. On retrouve également une ambiance Égypte au XIXe siècle qui me plait énormément. Sans avoir le côté fantastique de La momie, il y a un petit quelque chose des fouilles d'Emerson et Peabody même si ici, les momies égyptiennes n'est pas ce qui intéressent nos archéologues amateurs. Ce qui n'est d'ailleurs pas plus mal. Cela permet de gentils clin d’œil (notamment dans le tome trois) mais maintient l'intrigue sur un plan original. Pas de pyramides à fouiller mais les sous-sols d'Alexandrie à explorer ce qui permet à Julien Maffre de nous offrir de magnifiques planches.
Image may be NSFW. Clik here to view.Les personnages féminins sont particulièrement bien campés. Entre Éléonore, une riche veuve qui lit les textes anciens et Louise, élevée par sa mère dans un des bordels les plus connus de la ville et fille d'un trafiquant de momies, nous sommes en présence de deux personnages forts qui n'hésitent pas à en faire voir des vertes et des pas mûres aux autres hommes de l'équipe et surtout à leurs ennemis. Elles ont des amants et font avancer l'intrigue, bref elles me plaisent. J'aime aussi beaucoup Lazare, le jeune homme franco-égyptien qui doit faire le tri entre ses sentiments pour ses deux patries et ce qu'il ressent pour la jeune Louise. Les parents de Louise sont très touchants également assez drôles et pourtant prévenants.
L'intrigue est bien ficelée même si elle peut être prévisible par moment, les rebondissements ne manquent pas et j'étais littéralement accrochée au tome deux. La transition avec le troisième fut rapide, il me fallait la suite. Point. Si l'ensemble peut paraitre bon enfant, ce serait une erreur de ne pas la prendre au sérieux. Au fur et à mesure que l'intrigue se noue, le drame prend de l'ampleur et les protagonistes sombrent peu à peu. De nombreuses trahisons, des retournements de situations et un épilogues qui d'après certains sites de BD était prévisible mais qui moi m'a assez prise de court. Les jeux de séduction des couples de la bande apportent, même s'ils ne sont pas originaux, un peu de légèreté à l'histoire et de bonnes joutes oratoires. Le troisième tome, qui est selon moi le meilleur de la série, nous offre également des planches magnifiques des sous-sols égyptiens.
Un triptyque d'aventure et d'Histoire au pays des momies et de l’hellénisme, une bande de personnages farfelus et attachant, des rebondissements à la pelle...une série à ne pas manquer.
Le tombeau d'Alexandre est donc composé de trois tomes:
Image may be NSFW. Clik here to view.Présentation de l'éditeur: Lucas Corso, mercenaire de la bibliophilie et chasseur de livres, il reçoit de clients la double mission d'authentifier un chapitre manuscrit des Trois Mousquetaires et de déchiffrer l’énigme d'un étrange livre, Les neufs portes du royaume des ombres, brûlé en 1666, en même temps que son auteur, sur l'ordre du Saint-Office, et qui selon la légende permet de convoquer le diable. L'enquête de Corso se complique du suicide d'un célèbre éditeur de livres de cuisine, passionné par les feuilletons du XIXe siècle. Elle le mènera de Tolède à Cintra, au Portugal, et de là aux bouquinistes du quartier Latin à Paris. Défilent d'insolites personnages, y compris une mystérieuse jeune femme qui suit Corso pas à pas, ainsi qu'un couple inquiétant qui semble sorti tout droit des Trois Mousquetaires, tandis que dans un endroit secret l'ombre du cardinal de Richelieu tire à travers le temps les fils d'une intrigue à mi-chemin entre la réalité et la fiction. Lire n'est jamais une occupation innocente. Un livre peut se transformer en un piège mortel, telle est la conclusion de cette histoire fascinante.
Je n'aime pas dire du mal d'un auteur, vraiment, surtout lorsque cet auteur à un talent réel d'écriture mais parfois c'est nécessaire. Je pense, en toute sincérité, qu'Arturo Pérez-Reverte doit arrêter d'écrire des romans policiers, c'est clair, il n'est pas fait pour ça. Comprenez-moi bien, je ne dis pas qu'il doit arrêter d'écrire, il a incontestablement une excellente plume et une façon de croquer ses personnages que j'ai rarement croisé ailleurs. Non, il n'est simplement pas bon dans le genre du roman policier.
Après ma lecture du Tableau du maître flamand, que j'avais apprécié malgré des défauts de construction de l'intrigue, une fin inutilement complexe et un langage parfois verbeux, j'avais très envie de continuer sur ma lancée et de découvrir d'autres romans du même auteur d'autant que l'on m'en conseillait plusieurs. Mon choix s'est donc rabattu sur Le club Dumas ou l'ombre de Richelieu et Le cimetière des bateaux sans nom. Devant le résumé du Club Dumas, j'ai eu une révélation. Il s'agissait du roman ayant inspiré Roman Polanski pour son film La neuvième porte que j'ai vu de nombreuses fois gamine puis adolescente. J'ai donc bien naturellement commencé par celui-là.
J'y ai retrouvé le côté rugueux du film, un personnage principal dur et antipathique à qui l'on finit par s'attacher malgré tout. C'est la grande force d'Arturo Pérez-Reverte, de créer des personnages uniques qui imprègnent ses récits. Ils sont extrêmement subtiles dans leurs caractéristiques, toujours très bien dosés et assez loin des clichés des personnages de romans policiers en général. Ici Corso est un être froid, calculateur mais pas sans morale. Il est complètement mort au niveau affectif et est efficace dans son travail justement parce qu'il met l'affect de côté. Lapin ou loup, ses descriptions oscillent souvent mais touchent toujours. La fille est elle-aussi parfaite dans son genre. Elle garde un détachement du début jusqu'à la fin ce qui, au lieu de la faire paraître superficielle, l’insère sans difficulté aucune dans le monde de Corso. Intrigante certes, mais finalement naturelle dans cet environnement étrange. D'ailleurs, Corso devine assez vite la nature de cette "Irene Adler" même s'il pense au départ à une plaisanterie. La Ponte est de son côté loin d'être le sidekick rigolo classique. Sidekick il peut l'être, drôle non. Nous avons aussi les répliques de Rocheford et Milady que j'ai trouvé eux en revanche beaucoup plus caricaturaux ce qui n'est sans doute pas une surprise étant donné le rapprochement voulu entre Liana Taillefer et son garde du corps à cicatrice et les deux protagonistes des Trois mousquetaires.
On en vient à un deuxième et troisième points qui prouvent qu'Arturo Pérez-Reverte est un excellent auteur malgré tout ce que je vais vous balancer par la suite - voyez que je suis mal à l'aise de dire du mal. Je vis dans un monde de bisounours...et j'aime le polar...oui je sais, je suis une fille bizarre. Son récit commence à la première personne, racontée par Boris Balkan, professeur de littérature spécialiste des romans populaires du XIXe siècle. Plus largement Boris Balkan est un passionné de Cape et d'épéeet en particulier de Dumas et de ses Trois mousquetaires. C'est là que l'on sent le véritable travail d'érudition de l'auteur. Ayant écrit Les aventures du Capitaine Alatriste on s'en serait douté mais nous en avons désormais la preuve. Il parle de romans qui ne sont plus édités, de feuilletons du XIXe siècle peu connus et de ce genre littéraire depuis les premiers ouvrages espagnols. Il montre également la même érudition dans les ouvrages consacrés au diable, même si celle-ci semble plus lourde et artificielle. Quant au monde des bibliophiles, des livres anciens et de leur restauration, là aussi il nous en met plein la vue. D'un point de vue purement narratif, la rencontre avec Boris Balkan nous permet aussi un joli coup de style. En effet, comme je le disais, le récit commence à la première personne écrit par Balkan lui-même et nous racontant sa rencontre avec Corso qui vient lui demander conseil pour le manuscrit du Vin d'Anjou. Sauf que, retournement de situation, le récit passe ensuite à la troisième personne toujours raconté par Balkan mais d'après les évènements que lui a rapporté plus tard Corso. C'est assez original même si j'y mets une réserve du fait de la fin du livre qui donne à l'ensemble, quand on y pense, un côté bancal ou une facilité narrative qui a été déjà reprochée, dans son traitement, à plusieurs autres auteurs dont Agatha Christie elle-même. Si je dis ça c'est parce que Pérez-Reverte est conscient de cet artifice et qu'il n'hésite pas à aller au-delà du clin d’œil notamment à rappeler le procédé utilisé par la reine du polar. J'ai trouvé la filiation facile et pas forcément bien maîtrisée.
Cette originalité narrative tombe donc un peu à plat à la fin du roman et en fait un artifice presque ridicule mais c'est sans doute plus imputable à la construction de l'intrigue elle-même qu'au style de Pérez-Reverte qui est pour le coup assez simple et moins bavard que dans Le tableau du maître flamand. L'intrigue est sans conteste le plus gros problème du roman et la qualité de l'écriture ne compense malheureusement pas cette faiblesse colossale pour un roman policier. Ce qui me fait dire que l'auteur n'est tout simplement pas bon pour le genre. En fait, au niveau de l'intrigue, Le club Dumas est exactement l'excès inverse du Tableau du maître flamand. Souvenez-vous, je vous disais que l'intrigue première au sujet du tableau et du meurtre qu'il dévoilait était abandonnée dès le premier tiers du récit. Je regrettais donc une disparition beaucoup trop rapide d'une intrigue que j'aurai aimé voir conjointement menée avec celle de la partie d'échecs mortelle. Ici, c'est exactement l'inverse. Je ne sais pas si Arturo Pérez Reverte a voulu corriger les défauts du Maître flamand en écrivant Le Club Dumas (le premier date de 1990 le second de 1993, ils sont respectivement les romans numéro trois et quatre de l'auteur) mais il commet dans ce dernier toutes les erreurs inverses du premier. Comme quoi parfois il faut se méfier de ce que l'on souhaite. Arturo Pérez Reverte commet le malheur de suivre deux lièvres à la fois: d'une part l'intrigue sur le Vin d'Anjou, ce chapitre des Trois Mousquetaires qu'on cherche à voler à Corso et d'autre part, l'authentification du livre Les neuf portes du royaume des ombres par comparaison avec les deux autres exemplaires connus de l’œuvre, le tout accompagné de vol, destructions de biens et de meurtres. Les deux intrigues sont entremêlées, ce que j'aurais voulu lire dans le Maître flamand, seulement là je ne vois pas DU TOUT l'intérêt de suivre ces deux intrigues. Pourquoi? Tout simplement parce qu'elles ne se rejoignent JAMAIS contrairement au lien qui était fait entre le tableau et les meurtres par le jeu d'échec dans le Maître flamand où une double intrigue avait sa place. Si Lucas Corso, le personnage principal essaye vaguement de combler les blancs pour que tout ait du sens, le lecteur se rend vite compte qu'il s'agit de deux intrigues séparées. Dès lors, l'abandon de l'intrigue Dumas, profondément inintéressante j'en ai peur, plus tôt dans le déroulement de l'action, aurait donné plus de suspense à la seconde intrigue sur le mystérieux livre écrit par le diable. Un filon ésotérique que l'auteur n'est même pas capable d'exploiter jusqu'au bout. La révélation sur le mystère du Club Dumas tombe non seulement à plat mais est en plus longue et franchement sans intérêt. Il n'y a aucun enjeu et la résolution de l'intrigue me fait penser à une bombe qu'on désamorce par un pétard mouillé: "Quoi mais c'est ça la solution de l'énigme?" Tout ça pour se rendre compte qu'il n'y avait pas d'énigme, juste des zigotos complètement farfelus incapables de traiter une affaire marchande convenablement. Je ne précise pas que le "méchant" de cette intrigue là est bavard et pédant? Qui a dit "On dirait César?".
Maintenant je vous donne l'autre bonne nouvelle, l'intrigue sur la neuvième porte s'achève....en un chapitre, le dernier. Oui, puisque les autres sont consacrés à Dumas. La meilleure intrigue du roman liquidée en dix pages avec là au contraire presque aucune explication - heureusement que j'avais vu le film pour comprendre de quoi il retournait. Le chapitre s'appelle d'ailleurs "Diabolus ex machina" en référence à la ficelle de la solution miraculeuse. C'est exactement ça, une résolution bâclée et expédiée. A partir du dernier tiers du roman j'ai vraiment eu l'impression que l'auteur ne savait plus du tout où il allait et qu'il bâclait sa fin pour en finir plus vite, comme s'il avait écrit une intrigue sans penser à son dénouement. Pire, je le soupçonne d'avoir voulu faire un mystère littéraire sur Dumas, mais voyant que ça allait être dur d'intéresser le lecteur sur "les ghost writer" de Dumas (ce qui est quand même de notoriété publique) et de créer une intrigue à suspense, a rajouté celle sur le diable et son livre histoire afin de complexifier l'ensemble. Ça passe complètement à côté de son but, la fin est une torture à lire et elle ne résout rien.
Je me souvenais vaguement du film de Polanski que je n'ai pas vu depuis une dizaine d'année (mon adolescence me semble soudain très lointaine) et je me demandais pourquoi alors que les neuf portes me disaient bien quelque chose, je ne me souvenais absolument pas d'un mystère sur un manuscrit des Trois mousquetaires. J'ai la réponse, Polanski a tout simplement fait un choix d'adaptation et a supprimé la quasi totalité de cette intrigue là et reconverti certains personnages dans la seconde intrigue. Alors je n'ai pas encore revu ce film - mais je vais le faire vous vous en doutez - mais d'emblée ce choix me semble le plus logique du monde. Débarrassé de cette intrigue qui plombe le récit, le ralenti et fait tomber Corso dans de mauvais choix, le film se recentre sur l'essentiel et donne une explication, quoiqu'un peu confuse dans mon esprit, du mystère des neuf portes. Je vous en reparle très vite.
En attendant, Le Club Dumas s'avère être une grosse déception mais je ne perds pas espoir, il me reste Le cimetière des bateaux sans nom, le maître d'escrime, Le peintre de batailles et bien sûr Alatriste (dont on pourra reparler du film d'ailleurs...ou pas...) pour découvrir d'autres facette de cet auteur espagnol.
Résumé: Guy Holden, danseur de music-hall, accompagne son ami Egbert Fitzgerald qui doit s'occuper du cabinet d'avocat de son père à Londres, avant de rentrer aux Etats-Unis. A la douane londonienne, le chemin de Guy croise celui de Mimi Glossop. S'il en tombe tout de suite amoureux et cherche à la revoir, ce n'est pas tout à fait le cas de la jeune femme. En effet, celle-ci cherche à divorcer de son encombrant mari et demande pour cela les conseils d'un avocat...Egbert! Ce dernier lui conseille d'organiser un faux flagrant délit d'adultère.
CASTING
Fred Astaire ..................................................... Guy Holden Ginger Rogers .................................................. Mimi Glossop/ Mrs Green Alice Brady ..................................................... Tante Hortense Edward Everett Horton .................................... Egbert Fitzgerald Erik Rhodes ..................................................... Rodolpho Tonetti Eric Blore ......................................................... Le serveur Betty Grable ..................................................... La spécialiste de la danse Lillian Miles ..................................................... "La continentale" Charles Coleman .............................................. Le valet de Guy William Austin .................................................. Cyril Glossop
The Gay Divorcee est l'un des dix films qui marqueront la collaboration entre Fred Astaire et Ginger Rogers. Tourné en 1934, il devait à l'origine s'appeler "Gay divorce" (Joyeux divorce pour ceux qui ne comprendraient pas la langue de Shakespeare) mais les studios changèrent le titre pour "The Gay divorcee" (La joyeuse divorcée) pour ne pas avoir à assumer l'idée qu'un divorce puisse être joyeux. Personnellement, je trouve ça assez tordant pour un film qui parle d'organiser un faux flagrant délit d'adultère le tout agrémenté de faux amant, vrai amant, quiproquo et j'en passe. Les studios américains me surprendront toujours.
Trêve de plaisanterie, The Gay Divorcee est un de ces films que l'on met avec plaisir un dimanche soir pluvieux accompagné d'un chocolat chaud fumant et de petits (ou gros) gâteaux au chocolat. Le scénario n'est pas en soi bien original quoiqu'il y ait plusieurs retournements de situations intéressants mais il reste très amusant grâce à ses acteurs.
Ce sont vraiment eux qui font le sel du film. Oui, oui je sais, je suis TOUJOURS impartiale lorsqu'il s'agit de Fred Astaire mais je vous mets au défis de résister à sa bouille adorable. Il est jeune et pourtant il fait déjà vieux marquant ainsi une certaine intemporalité. Son sourire illumine aussi beaucoup son visage qui rend ses personnages immédiatement attachants. Son aspect longiligne, son flegme tout droit sorti des îles britanniques et son pas léger en font un acteur irrésistible. C'est à chaque fois la même chose lorsque je regarde l'un de ses films. J'en ressors invariablement avec une envie de danser et de sourire.
Image may be NSFW. Clik here to view.Même si les personnages de Guy Holden et de Mimi Glossop passent la première moitié du film à s'éviter - Guy Holden dénotant quand même une capacité de stalker un peu flippante bien qu'élégante - leur alchimie est indéniable dès que les deux acteurs se mettent à danser. C'était la première fois que je voyais un film avec ce couple célèbre et j'ai compris sans difficulté ce qui fait leur renommée. Ils évoluent véritablement avec beaucoup de grâce et d'élégance sur une piste le tout n'étant pas dénué de simplicité. L'ambiance de leur danse à deux est souvent vaporeuse pas très loin du ballet ce qui est amplifié par les costumes de Ginger Rogers, de longues robes de mousseline et des costumes sobres de Fred Astaire.
J'aime beaucoup la nonchalance du personnage de Fred Astaire, Guy Holden. Il a quelque chose d'élégant tout en étant un peu empoté. Il faut voir son visage concentré lorsqu'il scrute les femmes à Londres dans l'espoir de retomber sur Mimi. Quant à Ginger Rogers elle a ce petit je-ne-sais quoi de classieux qui va bien avec Fred Astaire.
Les personnages secondaires, notamment Alice Brady et Edward Horton apportent une touche d'humour décalé bienvenu. Alice Brady nous offre une tante sans mémoire et sans cervelle qui a le chic pour tout confondre et ne rien comprendre. Edward Horton joue pour sa part un Egbert qui veut bien faire mais qui se retrouve dépassé par les évènements et Tante Hortense, flirt de jeunesse.
Même si le scénario est convenu, les rebondissements s'enchaînent bien notamment parce que le grand quiproquo n'est pas étiré sur la totalité du film. Il intervient tard de sorte que le spectateur peut largement l'anticiper et sa résolution est finalement rapide pour ne pas ennuyer. Elle donne lieu de la sorte à de très bonnes scènes autour du personnage d'Erik Rhodes, l'italien engagé pour servir de "faux amant"à Mimi Glossop. Le trio, Fred Astaire, Ginger Rogers et Erik Rhodes fonctionne très bien, est très drôle.
Le dénouement enfin, est sympathiquement tourné pour une résolution rapide sans être bâclée et joyeuse.
Les numéros de danse sont vraiment très beaux avoir et les musiques, même si elles sont moins célèbres que celles d'autres comédies musicales n'en restent pas moins très agréables à écouter. Voici une petite liste:
- The Continental qui a gagné le premier oscar pour la Meilleure chanson originale. Elle est chantée par Ginger Rogers, Erik Rhodes et Lilian Miles et dansée par Ginger Rogers et Fred Astaire.
- Don't let it bother you qui est la première chanson du film dansée par Fred Astaire.
- Let's K-nock K-nees chantée par Betty Grable - Needle in a Haystack chantée et dansée par Fred Astaire.
En fin, Night and Day de Cole Porter chantée par Fred Astaire et dansée par le couple principal.
Pour finir cette chronique, je vous dirai que Malika Ferdjoukh en grande amatrice de comédies musicales américaines fait référence au film par clin d'oeil dans son roman Chaque soir à 11 heures.
Qui n'a jamais voulu retrouver l'univers de L'île au trésor de Robert Louis Stevenson? C'est désormais possible grâce à cette bande dessinée qui se veut comme un hommage au personnage original du pirate à la moralité - légèrement dirons-nous - dévoyée, je veux bien entendu parler de Long John Silver. Ce thème est donc repris par Mathieu Lauffray (scénario et dessins) et Xavier Dorison (scénario) dans un cycle en quatre tomes graphiquement époustouflants parus chez Dargaud (comme d'habitude je vous conseille leur site, bourrés d'informations sur la BD).
Résumé du tome 1 (BDGest'): Délaissée par son mari parti découvrir le nouveau monde depuis plusieurs années, lady Vivian Hastings est restée à Bristol, en Angleterre. Seule ? Pas tout à fait : Vivian, consciente de son charme, ne manque pas de courtisans. Ceux-ci ne connaissent pas sa situation matérielle inquiétante : ruinée bien que toujours propriétaire du domaine et, surtout, enceinte... Tout bascule le jour où Vivian reçoit enfin des nouvelles de son mari qui lui somme de le rejoindre en Amérique du sud où Lord Hasting aurait découvert le mythique trésor de Guayanacapac ! Acculée, Lady Hastings décide de partir et fait appel, malgré les mises en garde du docteur Livesey, à une bande d'hommes sans foi ni loi dont le chef n'est autre que le redoutable Long John Silver. Vivian conclut un pacte de sang avec ce pirate qui lui propose de l'embarquer jusqu'au nouveau monde en échange d'une partie du trésor. Le voyage s'effectuera jusque dans les pays les plus reculés, le long de l'Amazonie, en pleine forêt.
Après leur collaboration sur Prophet une bande dessinée qui vaut apparemment le détour - "apparemment" parce que je ne l'ai pas lu mais c'est ce qu'en disent pas mal de blogs - Lauffray et Dorison décident de remettre ça en investissant cette fois le monde de la piraterie dans une histoire qui débute dix ans après L'île au trésor. Voici ce qu'en disait d'ailleursXavier Dorison dans une interview pour Dargaud: ""J’avais envie de tempête, de grand souffle, d’exotisme et de trésor ! En remettant mon nez dans "L'Île au trésor", j’ai également retrouvé un plaisir de lecture d’enfance, des madeleines de Proust qui correspondent à cette période de ma vie, à une forme d’innocence."
Image may be NSFW. Clik here to view.Il faut dire que ces deux auteurs n'en sont pas arrivés là par hasard. Mathieu Lauffray a beaucoup travaillé pour le cinéma et notamment avec Christophe Gans le réalisateur de Crying Freeman, Le pacte des loups, Silent Hill. Il a travaillé sur les images préparatoire de Nemo un film conçu comme un prequel à Vingt mille lieux sous les mers mais la production fut finalement abandonnée. Chose plus intéressante encore, il a travaillé toujours avec Gans sur un autre projet: Le Pacte des Loups, il est l'auteur du carnet de croquis de Fronsac le personnage principal interprété par Samuel le Bihan, c'est lui qui dessine aussi la bête dans le film et agit en tant que doublure main. Enfin, il a également aidé à la création graphique du film Vidoq ou 10 000 de Roland Emerich. Quant à Xavier Dorison il est le scénariste de onze séries de bandes dessinées et a aussi touché au monde du cinéma puisque c'est à lui entre autre que l'on doit le scénario des Brigades du Tigres sorti en 2006.
Si je parle un peu longuement de ces collaborations c'est que le lien est particulièrement visible dans Long John Silver, surtout entre le Pacte des Loups et cette bande dessinée. On retrouve le même univers dégoulinant de pluie, sombre, dans des teintes très fortes de vert et de bleu. Le dessin a quelque chose de rugueux mais également de complètement fascinant. Une fois embarquée dans l'histoire on ne peut plus se détacher des images que l'on a sous les yeux. Les planches complètes sont superbes et pour s'en convaincre il suffit de jeter un œil sur la couverture tome 2 que je trouve époustouflante. C'est d'ailleurs ce qui, avec le titre, m'a attiré l’œil à la bibliothèque. Une bande dessinée sur Long John Silver est en soit intéressante mais la patte de l'artiste rend le tout évidemment indispensable. Comme souvent, chose à ne pas négliger, la bande dessinée est complète en quatre tomes ce qui évite parfois les écueils des séries à rallonge dont on ne voit jamais la fin.
Le tome 1, le seul que j'ai lu pour l'instant, fait figure de prologue et nous place l'intrigue et les personnages. Nous avons donc Lady Hasting, abandonnée par son mari qui court les trésors en Amérique latine, collectionneuse d'amants et de dettes qui se voit un beau jour dans la purée lorsque son beau-frère vient la trouver en lui annonçant non seulement que son mari n'est pas mort mais qu'il la déchoit de ses droits et récupère tout son argent. La dame, aux aboies, entraîne alors sa bonne dans un périple qui les mènera de l'autre côté du monde en la compagnie du pirate à la jambe de bois. Long John est introduit tard dans ce premier tome ce qui n'est pas plus mal. Cette absence ou la théorie de l'élastique au cinéma, permet au lecteur d'anticiper l'arrivée du pirate et marque un point culminant lorsqu'il apparait enfin. Le scénario est simple, chaque tome parlant d'un épisode complet jusqu'au dénouement final, mais est particulièrement efficace. Nous suivons la progression du bateau parti pour rejoindre la cité perdue de Guyanacapac qu'aurait trouvé Lord Hasting tout en voyant en parallèle comment Long John se met peu à peu l'équipage dans la poche afin de parvenir à ses fins et à celles de Lady Hasting. Le personnage de la servante est également très intéressant et intriguant dès le début du tome 1 ce qui permet des rebondissements bienvenus.
Au niveau de l'intrigue je suis très tentée par la suite de la bande dessinée car le voyage et les retournements de situations seront à mon avis bien maîtrisés et j'ai pu lire que le quatrième tome, qui marque l'arrivée de l'équipage dans la cité légendaire, permet à la série de finir dans une apothéose grandiose. Si ce n'est pas de la tentation ça...
Il n'était pas question pour Laffray et Dorison de refaire un l'île au trésor mais bien de raconter de nouvelles aventures de Long John après ce dernier. Les clins d’œil ne manquent donc pas au roman original tout en sachant s'affranchir de celui-ci pour offrir au lecteur une véritable histoire indépendante. Pas besoin d'avoir lu le roman donc pour s'attacher aux personnages puisque les véritables éléments importants du roman pour la construction du personnage de Long John sont distillés dans le prologue.
Image may be NSFW. Clik here to view.Parmi les clins d’œil on retrouvera notamment le personnage du docteur Livesey présent dans L'île au trésor et de la taverne The Spyglass dans laquelle Lady Hasting fait la connaissance de Long John Silver tout comme Jim Hawkins le faisait dix ans auparavant. Le nom de Hawkins émaille d'ailleurs le récit marquant de ce fait l’ambiguïté du personnage du cuisinier à la jambe de bois.
Long John Silver est doté à la fois d'une réelle intention scénaristique, raconter une histoire d'un des pirates les plus célèbres de la littérature, mais aussi d'une forte présence artistique. Il y a un travail indéniable derrière Long John Silver. Je me suis également rendue compte qu'une BD ça se savoure contrairement à l'idée qu'on s'en fait. J'ai lu le tome 1 vraiment par petites touches, comme on le ferait pour un roman, histoire de digérer les dessins et l'intrigue assez denses. C'est un univers que je recommande même si le dessin vous rebute, cela vaut le coup à mon avis de se faire violence et de se laisser saisir par l'ambiance poisseuse et froide de cette série.
Les quatre tomes disponibles (le dernier n'est pas encore arrivé à la bibliothèque, je fais déjà grise mine):
1. Lady Vivian Hasting (2007)
2.Neptune (2008 et sélection officielle du Festival d'Angoulême 2009)
Image may be NSFW. Clik here to view. COUP DE COEUR DE PERSEPHONE Présentation de l'éditeur: Côté famille, maman s'est tirée une fois de plus en m'abandonnant les mômes, et le Petit s'est mis à rêver d'ogres Noël.Côté cœur, tante Julia a été séduite par ma nature de bouc (de bouc émissaire).Côté boulot, la première bombe a explosé au rayon des jouets, cinq minutes après mon passage. La deuxième, quinze jours plus tard, au rayon des pulls, sous mes yeux. Comme j'étais là aussi pour l'explosion de la troisième, ils m'ont tous soupçonné.Pourquoi moi ?Je dois avoir un don... La tribu Malaussène, je vous en parle depuis un moment. Comme d'habitude je fais tout dans le désordre, du coup je vous ai déjà parlé du tome 2 : La fée carabine, du tome 3 : La petite marchande de prose et du tome 5 : Des chrétiens et des Maures.Où sont passés le tome 1, 4 et 6 ainsi que la pièce de théâtre? Ca...on ne le saura peut-être jamais. En vérité, je les ai tous lu plusieurs fois mais le blog n'a juste eu les traces que de mes relectures. Donc, après avoir vu le film Au bonheur des ogres il y a deux semaines, je me suis jetée sur mon exemplaire du Bonheur des ogres, le livre, afin de prolonger l'expérience et de retrouver un petit goût de Daniel Pennac bien venu par le froid qui court. Le bonheur des ogres s'ouvre sur la rencontre du lecteur et du narrateur de ces aventures, j'ai nommé, Benjamin Malaussène. Benjamin ou Ben pour ses proches, est chargé de famille, ce qui signifie surtout que sa maman part explorer le monde avec un amant différent à chaque fois et reviens invariablement "pondre"à Belleville. La fratrie Malaussène se compose donc de Benjamin l'aîné, Louna, Clara (que Benjamin a mise lui-même au monde), Thérèse, Jérémy et du Petit (avec majuscule s'il vous plait). Tous de pères différents de 28 à 4 ans, cette famille pas comme les autres vit en plein Belleville entouré de la famille d'Amar l'algérien et de son fils Haddouch, meilleur pote de Ben. Au boulot, Benjamin Malaussène est Bouc-émissaire, il se fait engueuler à la place des autres afin que l'entreprise ne perde pas trop d'argent dans des dommages et intérêts de clients mécontents. Ce n'est pas qu'il l'adore ce boulot, c'est qu'il en a besoin.
"Je suis trop bien payé pour ce que je fais et pas assez pour ce que je m'emmerde"
Pour autant, ce boulot il l'a dans la peau, Malaussène c'est un bouc né. Il prend en charge la misère du monde et de sa famille sur le dos. Surtout de sa famille. On ne le répètera jamais assez, ce qui fait le succès de la saga Malaussène tient en trois points: la famille Malaussène, le Belleville cosmopolite des années 80 et le langage de Pennac.
"(Mais qu'est-ce qu'ils ont dans le crâne, les enfants? Et les ados? Qu'est-ce qu'ils ont dans le cigare? Sont-ce seulement ceux de maman qui sont fabriqués sur ce modèle ou sont-ils tous pareil? Qu'on me renseigne, par pitié, n'importe qui, même un pédagogue, qu'on m'explique!)"
La famille Malaussène est multi recomposée, aucun enfant n'est du même père - ils ne les connaissent d'ailleurs pas - maman est une sainte toujours en vadrouille et c'est le gentil Ben qui se tortore les mômes. Au-delà de ça, c'est surtout une famille qui s'aime et qui sait apprécier la différence des autres. Louna est infirmière et amoureuse de Laurent un chirurgien, un véritable amour entre les deux, protagonistes touchants, Laurent s'occupe aussi bien des bobos des membres Malaussène que du chien Julius en pleine crise d'épilepsie. Clara, la deuxième fille, est une ange à la voix douce qui passe son temps l'oeil collé à son appareil et à photographier Belleville qui bouge. Elle photographie aussi le malheur, la misère et l'horreur pour la coincer sur la pellicule, la contrôler et lui donner du sens. Amoureuse de son frère Ben comme Ben est amoureux de sa Clara, la relation - jamais malsaine - qui existe entre eux est très forte. Clara est une sorte de maman rassurante quand Ben est un papa bordélique et légèrement dépressif. Thérèse ensuite, rigide comme la vertu, droite comme la justice et qui lit dans les cartes et l'avenir. Toujours austère Thérèse et toujours raisonnable. Jeremy qui parle comme un charretier, fait des expériences à la noix. C'est l'enfant terrible de la famille, celui qui essaye de faire sauter l'Education nationale et qui baptise les petits frères et soeurs mais qui bizarrement, ne ment jamais à Benjamin. En parlant de nom donné à Jeremy il faudrait parler du Petit à lunettes roses, le dernier né de la famille qui ne peut pas vivre sans les histoires que lui raconte Benjamin avant de s'endormir. Sous ses dehors bordéliques et foutoirs, la famille Malaussène est extrêmement unie, en toute circonstance. Rassemblée le soir autour de Ben qui raconte les aventures de Jib la Hyène et Pat les pattes, Thérèse sténographiant le tout, il y a un ciment qu'on leur envie. Malgré les bombes, les ogres Noël et les fins de mois difficiles au dessus de l'ancienne quincaillerie.
""Louna est arrivée à terme": pudique optimisme pour désigner ce qui en fait le début de nouvelles catastrophes. Parce que des jumeaux, ne nous leurrons pas, c'est deux bouches de plus à nourrir, quatre oreilles à distraire, une vingtaine de doigts à surveiller, et des états d'âme en pagaille à éponger, encore et encore!"
Ce qui fait écho à cette famille heureuse et chaleureuse est la décontraction avec laquelle Benjamin Malaussène et les siens envisagent leur vie dans le Belleville des années 90. Cosmopolite et décomplexé, l'entourage des Malaussène est bigarré: la famille d'Amar l'algérien avec Haddouch l'ami fidèle et la femme d'Amar qui a servit de mère quand celle des Malaussène est en vadrouille. Mo le Mossi et Simon le Kabyle que l'on découvrira plus tard, protègent la tribu mais Belleville c'est aussi Théo, le vendeur collègue de Ben, homosexuel bien dans ses costumes colorés qui se prend en photo pour l'album du Petit. C'est lui aussi qui une fois par semaine va donner à manger à ses copines brésiliennes au bois de Boulogne. Incongrue, cette soirée où les Malaussène partage leur repas avec un Théo en forme, des travestis brésiliens qui se font lire les lignes de la main par Thérèse, une Tante Julia hallucinée et un Petit ravi. Ce que j'aime avant tout dans cette description de Belleville et des cultures qui s'y mélange, c'est que, jamais chez Pennac, j'ai l'impression de recevoir une leçon de morale. Bien sûr qu'il traite avec brio du racisme, du sexisme, de l'homosexualité et même de l'avortement mais sans jamais poser le lecteur dans un statut de "méchant à éduquer". C'est une caractéristique que l'on retrouve beaucoup trop souvent en littérature ou au cinéma lorsqu'on nous abreuve d'un message moralisateur pré-mâché qui vise à culpabiliser le lecteur et le spectateur sans jamais élever le débat ou apporter un point de vue intéressant. Avec Pennac, on vit cette expérience à travers les yeux de Benjamin, avec son vécu, son expérience et son époque. C'est joyeusement délirant et ses commentaires sur l'ère communiste via son ami Stojil, sont le reflet d'un passé que beaucoup de lecteurs n'ont pas vécu, moi notamment. Pennac aborde à la façon de Marie-Aude Murail, de nombreux sujets avec une pertinence folle. Tout cela ne serait rien, bien évidemment, sans la plume de Pennac qui est sûrement ce que j'aime le plus dans cet univers. Jamais langue de bois, assez brut mais aussi lyrique - laissez Benjamin vous parler de Tante Julia pour voir - le phrasé de Benjamain Malaussène n'est pas de celui que l'on oublie.
"(Yahvé, Jésus, Bouddah, Allah, Lénine, Machin et les autres....qu'est-ce que je vous ai fait?)"
Il y a une oralité naturelle dans l'écriture à la première personne des aventures de Ben sans jamais atteindre le niveau de Zazie dans le métro qui semble plus forcé et plus construit, là où Daniel Pennac se contente de laisser filer sa plume et sa verve naturelle. Et puis...et puis...à travers Benjamin Malaussène c'est Pennac l'auteur que l'on sent affleurer parfois. Son amour pour le Brésil qui transpire par l'utilisation du portugais mais aussi les travestis brésiliens et les coutumes que l'ancien professeur connait bien. C'est aussi son métier de l'on retrouve dans ces lignes au détour d'une page:
"Ainsi se poursuit notre promenade, Clara photographiant, moi disséquant pour elle le sonnet sublime, elle me jetant des regards éblouis, et moi pensant, comme le Cassidy de Crosby, que si j'étais prof j'aimerais ce métier pour toutes sortes de mauvaises raisons, dont mon goût immodéré pour cette admiration naïve".
Pour parler enfin du Bonheur des ogres en lui même, j'ai été frappée, en relisant le roman, par la violence du polar et sa critique acerbe sur notre société qui est toujours vive mais jamais noire ni dénuée d'espoir. Les bombes sont visuellement choquante dans leur explosion par le détail de l'écriture de même que le thème sous-jacent abordé - à savoir des sacrifices d'enfants durant la guerre par une bande d'ostrogoth qui se croyaient au-dessus des lois - est particulièrement vomitif. L'intrigue est assez brouillonne, on alterne facilement entre l'histoire du magasin, celle de la famille Malaussène (qui tient une place conséquente dans le roman) et de Tante Julia et Ben. En fait, tout est imbriqué, tout ce fait écho ce qui peut laisser une impression désordonnée mais qui permet à l'intrigue de s'épanouir doucement, de prendre son temps pour faire monter l'horreur en crescendo. A travers Ben et son entourage, Pennac évoque aussi les dérives d'une société qui ne maîtrise plus bien ce qu'elle engendre ou au contraire cherche à trop vouloir encadrer parfois. Au bonheur des ogres malgré l'humour omniprésent et le langage oral de l'auteur, n'est pas un livre pour enfant. Pour adolescent à la rigueur mais c'est un roman qui sous couvert de divertissement fait réfléchir son lecteur et l'entraîne dans une cohue comparable à celle qui règne dans les allées du magasin. Comme Denise Baudu du Bonheur des Dames le lecteur se retrouve secoué par cette foule et cette folie ambiante. Un de mes romans préférés que je recommande ABSOLUMENT!
Résumé: Pour sa première expédition à bord d'une navette spatiale, le docteur Ryan Stone, brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l'astronaute chevronné Matt Kowalsky. Mais alors qu'il s'agit apparemment d'une banale sortie dans l'espace, une catastrophe se produit. Lorsque la navette est pulvérisée, Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l'univers. Le silence assourdissant autour d'eux leur indique qu'ils ont perdu tout contact avec la Terre - et la moindre chance d'être sauvés.
CASTING
Sandra Bullock ....................................... Ryan Stone
George Clooney ..................................... Matthew (Matt) Kowalsky
Ed Harris ................................................ Houston (voix)
Il est extrêmement compliqué de parler d'un film comme Gravity, d'une part parce qu'on pourrait en parler des heures et d'autre part parce que c'est un film qui m'a réellement retournée. Je l'ai vu deux fois pour être sûre de pouvoir en parler tellement je pense qu'il s'agit d'un film fondamental pour le cinéma.
Commençons par les conseils techniques : oui il faut le voir en 3D, elle est faite pour! Si vous pouvez le voir en Imax c'est encore mieux. C'est le genre de film qu'on ne voit réellement bien qu'au cinéma. Toute la puissance de la technique mise au point par Cuaron prend son sens sur grand écran et en relief. Autre petit conseil qui m'a été donné par La Dame, contrairement aux idées reçues, il vaut mieux voir un film en 3D en étant assis assez près de l'écran. J'ai pu tester les deux options près et loin et j'admets sans problème: la Dame avait raison, de près les sensations sont encore plus intenses et se rapprochent gentiment d'un effet "Géode" en un peu moins fort. Il est possible enfin que les gens sujets au mal de mer soient un peu nauséeux durant la projection. Enfin, Gravity N'EST PAS UN FILM DE SCIENCE-FICTION! Il se passe certes dans l'espace mais ne correspond pas du tout aux critères d'imaginaire comparables aux Space opera (Star Trek, Star Wars etc).
S'il y a besoin de faire un premier paragraphe sur les conditions de visionnage, vous vous doutez sûrement que c'est parce que la réputation technologique que s'est taillée le film n'est pas imméritée, loin de là. Cuaron est un réalisateur qui sait faire les choses et qui a une vision, le genre de talent assez rare dans un Hollywood qui produit pas mal à la chaîne avec des réalisateurs appliquant bêtement les techniques d'un cinéma scolaire. C'est à lui que l'on doit le troisième volet d'Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban qui, s'il ne plait pas à tout le monde, est néanmoins une vision personnelle remarquable de l'environnement du jeune sorcier. Avec Gravity, il me semble désormais que son nom est en bonne position pour rentrer au Panthéon des cinéastes à côté de Spielberg ou Cameron. Regardez sa filmographie, il fait peu de films mais il les fait bien.
Gravity est un long projet qui a demandé à la fois une préparation intense mais aussi une avancée technologique surprenante et c'est de ça dont j'aimerais vous parler avant d'aborder les autres points importants du film. On aurait tord de croire que la technique est secondaire dans la réalisation d'un film, ce serait même une hérésie. Donnez les mêmes outils techniques à deux cinéastes, l'un qui serait un artiste avec deux sous de jugeote et l'autre un tâcheron correct (oui je suis sympa) et bien vous aurez deux films: un film innovant ou tout simplement bon et une gentille bouse. Technique et bonne qualité de réalisation doivent aller de paire pour qu'un ensemble cinématographique fonctionne.
Le problème majeur de Gravity était de filmer les acteurs et de reproduire leur mouvement à gravité zéro comme dans l'espace ce qui est bien évidemment impossible à recréer en studio on s'en doute (et non le film n'a pas été tourné dans l'espace, comme le pense ce journaliste mexicain #Facebook). Il fallait également pouvoir les filmer en mouvement (rotation, basculement) et de conserver une qualité d'image et d'éclairage importante.
Pour palier à ce problème là, les équipes techniques de Gravity ont mis au point la Light Box, un cube aux parois intérieures couvertes de minuscules lampes LED pour un éclairage tout à fait nouveau. Les caméras - suffisamment petites pour entrer dans la Light Box - étaient fixées sur des bras robotisés dirigés à distance. Un dispositif de plaque tournante était aussi installé sous le plancher pour faire pivoter, bouger et renverser Sandra Bullock et/ou George Clooney durant les scènes d'action. Dans cette Light Box les comédiens et surtout la comédienne étaient complètement isolée du reste de l'équipe à l'exception d'une minuscule oreillette et de quelques bruitages leur permettant de suivre les recommandation de Cuaron et de placer leur émotion au bon moment car bien évidemment, 90% du film est issu des technologies numériques - costumes compris. Cela renforce d'une façon stupéfiante l'isolement de l'actrice principale et de son personnage. L'immersion est complète et le résultat saisissant.
Image may be NSFW. Clik here to view.A côté des bras robotisés qui permettaient de faire bouger les acteurs dans tous les sens lors des scènes de choc ou de rotation, il a fallu trouver un système efficace afin de recréer l'apesanteur. Sandra Bullock est ainsi maintenue en l'air par une douzaine de câbles manoeuvrables manuellement ou à distance ce qui accompagne le mouvement de l'actrice et qui recrée une fluidité bienvenue à l'écran. L'autre effet de l'apesanteur est qu'un corps ne se déplace pas en fonction de son poids, ce qui remet en cause de nombreuses règles de physique élémentaire que l'on connait tous. Je n'imagine même pas la difficulté pour tous les techniciens de repenser leur univers surtout lorsqu'on sait que 90% du film est numérique. A l'exception de l'intérieur de la capsule Soyouz qui a été construite en dur, le reste est artificiel! Pour ajouter au réalisme, les équipes ont travaillé à partir de photos de vraies navettes et prises depuis l'espace. Le moins que l'on puisse dire c'est que cela marche. Le film est tout simplement magnifique du point de vue de la photographie. Les images sont léchées, avec un travail sur la lumière qui épouse les courbes de la Terre. Quant aux costumes, eux aussi recréés via ordinateur, les détails sont impressionnants. Il y a une reconstitution de la matière assez incroyable qui donne à penser que Sandra Bullock et Georges Clooney portent de vraies combinaisons.
Si vous pensiez que filmer dans le Soyouz était plus simple c'est que vous êtes bien naïfs. Mes agneaux. Cuaron est un fan des plans séquences. Les plans séquences pour ceux qui ne sauraient pas sont des plans tournés d'un seul bloc sans que la caméra ne coupe jamais, interdisant ainsi les techniques de champ contre-champ par exemple. Cela peut paraître simple et cache misère mais les beaux plans séquences qui conservent du rythme sont rares. Je disais donc, Cuaron aime les plans séquences et quitte à se poser des défis autant y aller à fond n'est-ce pas? Il a donc décidé de tourner la plus grand partie des plans dans le Soyouz en plan séquence, or avec un Soyouz fermé, cela s'avère compliqué. La navette spatiale russe fut donc construite en plusieurs morceaux que les techniciens déplaçaient en fonction de la caméra pour recréer les ambiances voulues. Les scènes étaient donc répétées avant d'être filmées pour que les déplacements de toute l'équipe - Sandra Bullock et Alfonso Cuaron compris - soient les plus précis possibles. Je ne peux pas m'empêcher d'être bluffée par cette patience infinie et ce travail. C'est titanesque et donne déjà envie de se prosterner. Plus j'en apprends sur ce film, plus je l'aime.
J'ai déjà dit que la technique ne fait pas tout et beaucoup de journaliste ont reproché à Gravity son scénario simple. J'ai même lu quelque part "encéphalogramme plat et tire-larme américain". Objectivement je n'arrive pas à comprendre ce genre de commentaire, venant surtout de critique censés avoir non seulement une culture cinématographique plus importante que le quidam lambda mais surtout un oeil pour les détails et les métaphores.
Image may be NSFW. Clik here to view. Alors chères critiques de mon coeur, apprenez que ce n'est pas parce qu'un scénario est simple qu'un film est mauvais. Un scénario alambiqué, aux ressorts incohérents et aux ficelles plus épaisses qu'un string de troll peuvent tout autant vous gâcher une superbe technique. Alfonso Cuaron a déjà le mérite de faire un film court, 1h30 seulement ce qui ne nuit jamais au rythme de l'histoire ni à l'intrigue. Pas de rebondissement fracassant ni de deus ex machina bienvenu. Tout est pensé de A à Z et et si on comprend où Cuaron veut en venir, il est évident qu'il peut raconter l'histoire de Ryan Stone en 1h30 sans aucune scène futile ou racoleuse. On sent qu'à la fois le scénario mais aussi le personnage de Stone sont conçus de façon scrupuleuse et qu'avant même d'embarquer dans le tournage, Cuaron et Sandra Bullock savaient où ils allaient. C'est sûrement plus que bien des films qui sortent chaque semaine. Enfin, sur l'intrigue, elle est certes simple mais métaphorique et les Cuaron - il a co-écrit le scénario avec son fils - ont le mérite de ne pas faire une adaptation ni un remake.
Pour ce qui est de la crédibilité "spatiale" du film je trouve ça plutôt gonflé de râler et d'argumenter sur le fait que certains détails ne soient pas authentiques sachant que 98% des spectateurs ne connaissent pas du tout les lois physiques et que nous sommes abreuvés depuis des décennies de films sur l'espace avec des énormités énormes... Cuaron a voulu son film le plus proche de la réalité possible - il ne faudrait pas oublier le contrat fictionnel non plus, merci - et cela se sent. Sans aucune doute, Gravity est le film le plus réaliste sur l'espace que l'on puisse voir à l'heure actuelle. Quand en plus on sait que la Nasa a aidé les équipes du films, que Sandra Bullock s'est entretenue plusieurs fois avec une vraie spationaute qui était dans l'ISS, et que Buzz Aldrin lui-même trouve le film extrêmement convaincant, j'ai envie de dire *bite me*. Non et puis il faut arrêter de déconner, on est d'accord pour voir James Bond sauter 48 fois de falaises/côtes/avions/hélicoptères/bateaux/rayez la mention inutile mais on chipoterait sur le fait que "on ne peut pas se raccrocher à une main dans l'espace parce que les chocs sont très violent"? Arrêtez de nous prendre pour des jambons!
Alors je le disais, Gravity c'est avant tout une métaphore, celle d'une renaissance. Ce n'est pas pour rien que cette femme, qui n'est pas une astronaute de métier - rappelons qu'elle est médecin - se retrouve à dériver dans l'espace et à lutter pour sa survie. Sans faire une analyse plan à plan (je vous renvoie en fin d'article à deux critiques plus pointues que moi), les symboles sur la gestation puis la naissance sont nombreux. Les câbles qui retiennent les astronautes à leur navette d'abord, puis entre eux ensuite, font nécessairement penser aux cordons ombilicaux, cruciaux dans le développement de l'embryon. La disparition de Kowalsky, qui se détache pour laisser Ryan vivre fait également penser à des jumeaux dont l'un doit s'éclipser pour que l'autre vive. L'environnement même, l'espace, symbolise sans trop d'effort le liquide amiotique même si ici, il est symbole de mort, la combinaison représentant la seule vie possible. Impossible de ne pas penser à un foetus alors même que Stone, arrivée enfin dans l'ISS, s'est débarrassée de sa combinaison, prend une goulée d'air et se laisse dériver, son corps se mettant position foetale. C'est une image très belle, très lente qui laisse au spectateur le temps de comprendre son sens. Ryan Stone, c'est aussi une femme qui a perdu une petite fille de quatre ans et qui depuis a arrêté de vivre. Parce qu'elle était en voiture au moment où elle a appris la mort de sa fille, elle roule après son travail, au hasard. Elle reste froide par rapport à Kowalsky et Sharrif plus chaleureux, c'est une femme morte de l'intérieur qui au départ ne lutte pour sa survie que par instinct. Pour moi il y a vraiment deux parties dans ce récit: la première nous montre une femme qui culpabilise de vivre alors qu'elle a perdu un enfant et s'enferme dans une bulle protectrice afin d'éviter toute souffrance et toute joie - cela va de pair. Elle survit parce qu'elle le doit, elle le doit d'autant plus que Kowlasky se sacrifie pour elle et que renoncer c'est le trahir. Du coup, lorsque le Soyouz ne fonctionne pas et que le contact avec Houston et/ou la station chinoise s'avère compromis, elle trouve là une bonne excuse pour cesser de vivre, d'où son "suicide".
J'ai trouvé tellement pertinent la présence soudaine, incongrue et improbable de Kowlasky dans le Soyouz. L'inconscient de Stone qui prend l'apparence d'un astronaute décomplexé et rigolard, pour lui signifier qu'elle fait un mauvais choix était tellement bien pensé. C'est en prenant conscience qu'elle a le droit de vivre et de passer à autre chose, de laisser définitivement derrière elle la mort de son enfant, qu'elle pourra atteindre la Terre et donc renaître. Stone est d'avantage qu'une mère, c'est une femme qui a perdu un enfant et qui sous la pression d'un incident hors norme va décider de passer à autre chose et de reprendre sa vie en main. Les dernières images sur l'immersion de la navette chinoise dans l'eau puis la remontée de Stone à la surface symbolisent enfin cette renaissance métaphorique, d'autant plus que l'héroïne commence par trébucher lorsqu'elle essaye de se relever pour finalement y parvenir à la manière d'un nouveau-né. Je suis certaine qu'il y a plein d'autres éléments qui corroborent cette idée et c'est ce qui me fait penser que Gravity est loin d'être un film simple. Au contraire, il est réfléchi et pensé, symbolique dans toute sa puissance.
Etant une féministe convaincue, j'analyse aussi beaucoup ce que je vois au cinéma et ici je pense que Cuaron ne s'en sort pas si mal que ça sans être parfait. Le rapport entre la mère qu'est Stone et la Terre, mère de la vie ne vous a sans doute pas échappé. De même, les plans présentant la lune en berceau dans le visage de Ryan, le point de fusion se jouant sur la rondeur du casque faisant écho aux rondeurs de la surface terrestre, entérinent cette idée. Je ne suis pas franchement fan de l'idée mais le personnage de Ryan est à mon sens bien équilibré dans l'ensemble. Si elle panique, elle n'est jamais pathétique, ne pleurniche jamais pour rien. Pour autant ce n'est pas une super badass. Elle est un subtil mélange entre les deux, ce qui en fait un personnage fort tout en nuance avec ses peurs et mais aussi son courage. Ce que j'ai également apprécié c'est que au delà de ce personnage de mère, elle doit justement mettre de côté sa culpabilité et cette définition d'elle-même qu'elle s'est créée - je suis une mère sans enfant - pour renaître et redevenir l'être humain et a fortiori la femme qu'elle était. C'est un symbole fort à mon avis qui rattrape un peu la condition stéréotypée de mère initiale ainsi qu'un jeu habile sur les racines. Déracinée, enracinée, le personnage de Stone dépasse souvent les stéréotypes genrés que l'on retrouve souvent au cinéma. C'est aussi une médecin inventrice d'une nouvelle technologie, ce qui compense la dépendance du personnage vis à vis de Kowalski. Enfin, le choix de l'actrice me semble très judicieux. Sandra Bullock sait être féminine - jolies formes ni trop maigres (à la Angelina Jolie) ni trop voluptueuses (à la Scarlett Johanson, deux actrices envisagées un moment pour le rôle) - tout en gardant une coupe de cheveux courte, loin de ses coiffures habituelles. Son corps n'est jamais instrumentalisé ni érotisé mais filmé avec une parfaite objectivité. Ce n'est pas du corps de Ryan Stone qu'émane sa maternité symbolique et symbolisée mais de la psychologie du personnage ce qui prend d'avantage de poids.
A côté de cette renaissance c'est aussi l'angoisse et la solitude qui sont exploitées par le réalisateur. Les vingt premières minutes sont extrêmement éprouvantes et voir l'actrice dériver dans l'espace est très effrayant. Le spectateur, grâce à la 3D notamment, suit ses mouvements frénétiques et parvient à comprendre ce qu'elle ressent dans ces looping frénétiques. Il y a d'ailleurs un plan superbe dont je veux vous parler. Alors que Stone tourne sur elle-même sans pouvoir s'arrêter la caméra commence par faire un gros plan sur le visage de l'actrice et sa respiration coupée puis saccadée histoire de faire monter l'angoisse d'un cran. Elle se rapproche ensuite, jusqu'à pénétrer le casque. Collé au visage de Sandra Bullock, c'est tout son jeu d'actrice qu'elle mobilise pour nous faire comprendre la peur du médecin puis lentement la caméra se déplace pour nous faire épouser la place de Stone et voir ce qu'elle voit, c'est à dire la Terre qui tourne sans qu'elle puisse se repérer puis l'espace noir, en alternance. Perdu dans point de repaire, tournant sur nous-même, l'angoisse atteint son paroxysme, avant de nous offrir une bulle d'air en sortant du casque. C'est à mon sens une mise en abime de la métaphore principale tout autant qu'un moyen pour Cuaron de nous mettre à la place de son héroïne et d'expérimenter nous-même l'absence de pesanteur dans l'espace.
Pour finir, je dois vous parler de la maîtrise du son dans ce film qui est encore une fois pensée avec une précision incroyable. Il n'y a pas de son dans l'espace, puisqu'il n'y a pas d'atmosphère pour conduire les sons. On sent très bien chez Cuaron la volonté de respecter cette donnée. Alors oui, il y a du son dans le film, celui qui est répercuté à l'intérieur du casque de Stone notamment, les communications entre Houston et les astronautes aussi. La musique du début provient d'ailleurs de la combinaison de Kowalsky et nous parvient légèrement déformée ce que j'ai trouvé très habile. Les vingt premières minutes sont angoissantes aussi à cause du silence. Souvent, les films d'action sont saturés de musique, bruitages, explosions très fortes. Quant aux films d'horreur, ils jouent très souvent sur des musiques grinçantes et inquiétantes. Cuaron prend ici le parti, comme l'a fait Ridley Scott pour Alien - mais nous y reviendrons dans une autre chronique - de jouer sur le suspense et l'angoisse via l'absence de son.
Pour ne pas trop déstabiliser le spectateur, il place tout de même quelques bruits mats de frottements lorsque les débris s'entrechoquent mais finalement, ce qui angoisse le spectateur tient plus dans l'anomalie générée par l'absence de bruit fort résultant des collisions et le fait que Stone, ne se retournent pas car elle n'entend pas. L'ensemble parait alors beaucoup plus dangereux. De même, il y a un jeu incroyable entre ce genre de bruits mats ou de musique et la transition souvent extrêmement brutale avec un silence de plomb. Cet effet est conservé jusqu'au générique qui une fois l'annonce des principaux acteurs, réalisateurs et scénaristes est faite dans une musique de plus en plus forte, le son disparait ensuite toute à fait. Il reprend en ça le générique du début, fait exactement sur le même modèle.
J'aimerai finir sur une dernière note, celle d'un film démesuré, sorti de l'imagination d'un auteur. Sans être un film d'auteur à proprement parler, il suffit de regarder le générique pour s'apercevoir que Cuaron est partout, à toutes les étapes de la création de son chef d'oeuvre.
Un film au souffle novateur incontesté, une direction d'acteurs remarquable, une photographie à tomber, ne tergiversez pas, allez voir Gravity. On pourrait aborder encore de très nombreux points mais je vais m'arrêter là. Si vous voulez en apprendre d'avantage sur le film, je vous renvois à la chronique Enfants des étoiles de La Dame et à L'après séance du fossoyeur de film qui ont tous les deux pris une grande claque dans la tête. Ils ne sont pas les seuls!
Image may be NSFW. Clik here to view.Présentation de l'éditeur: Ere victorienne, la campagne anglaise : le mystérieux M.Socrate se rend dans une galerie de monstres. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Modo, nouveau-né difforme aux pouvoirs de transformation étonnants. Durant quatorze ans, Modo recevra les étranges enseignements de M Socrate où les cours de géographie et de latin côtoient les leçons d'arts martiaux. Elevé dans un manoir dépourvu de tout miroir à quelques kilomètres de Londres, Modo est brutalement jeté dans les rues de la capitale pour accomplir sa première mission. Aidé de la belle Miss Octavia, il devra mettre tous ses talents à l'oeuvre pour arrêter la terrible machination de la Confrérie de l'horloge. Il y a un petit moment déjà que j'ai entendu parler de cette série d'Arthur Slade, Les agents de M. Socrate. J'étais très intriguée par le résumé et l'ambiance XIXe siècle/Science-fiction qui avait l'air de se dégager de la série. Aussi lorsque les éditions MSK m'ont envoyé la série complète - je les remercie d'ailleurs de ce geste généreux - j'avais hâte de me plonger dans ce premier tome qui n'est pas resté longtemps sur ma table de chevet. Si les premiers chapitres sont assez peu éclairants, on ne voit pas vraiment où l'auteur veut en venir avec l'éducation de Modo, il suffit que l'intrigue policière et d'espionnage débute pour qu'on ne puisse plus lâcher La confrérie de l'Horloge. Dans une Londres victorienne que beaucoup apprécient, où la majorité des aventures se passent la nuit, le lecteur est entraîné dans les bas-fond de la ville à la recherche d'un homme. Puis viennent les meurtres et les machinations qui s'enchaînent. La confrérie de l'horloge est un premier tome en cela qu'il sert à introduire les personnages, à poser des questions sur leur passé mais le rythme et l'intrigue ne sont jamais sacrifiés au prétexte d'un exposé plat, souvent le défaut des tomes 1. Même si les traitres sont mis en échec à la fin du premier volume, la continuité avec le reste de la série n'est pas à remettre en cause car tous les éléments s'emboîtent bien et parce que l'auteur a l'intelligence de ne pas tomber dans les travers communs aux séries. Pas de cliffhanger haletant, il laisse le lecteur deviner que l'histoire n'est pas clause, notamment par la survivance de certains protagonistes dont on sait trop peu de choses pour qu'ils disparaissent purement et simplement. De la même façon, l'intrigue est construite par palier. On ne comprend pas immédiatement quels en sont les enjeux ni où tout cela mène le protagoniste principal. Les informations sont distillées au compte-goutte ce qui permet de conserver un suspense bienvenu. C'est notamment le cas avec le personnage d'Octavia Milkweed dont on ne sait pas très bien pour qui elle travaille. Alliée ou ennemie? Indépendante ou aide pour Modo? Les frontières sont floues et permettent de remettre en perspective le travail des agents d'une organisation. Lorsque l'on travaille en solitaire sans connaître les autres membres, il y a un risque d'interférence. Heureusement ce questionnement est vite soulevé et l'auteur a l'intelligence de ne pas faire traîner en longueur ces ressorts narratifs. Peu à peu le lecteur peut recomposer l'histoire et comprendre enfin, dans une certaine mesure, le projet de la confrérie de l'horloge. La confrérie de l'horloge est aussi un roman d'apprentissage puisque nous suivons Modo, un jeune garçon au visage horriblement déformé mais qui peut modifier sa physionomie de façon assez singulière. Avec ce personnage, ce sont deux effets narratifs qui m'ont particulièrement plu que je souhaiterai mettre en avant. Le premier est bien entendu les références que fait le récit à la littérature du XIXe siècle. Comment en effet ne pas penser Au bossu de Notre-Dame quand son héros se nomme Modo? "Modo" qui veut dire formé en latin. On sent alors une ironie assez étrange de baptiser un enfant difforme Modo et non pas Quasimodo - quasi formé - comme son fameux "contemporain". Parce qu'évidement, le jeune Modo partage la quasi totalité des caractéristiques du sonneur de cloche: un visage hideux, une grande culpabilité de ne pas être comme les autres, un amour pour une jeune beauté, une facilité à se mouvoir en hauteur et bien sûr la caractéristique gitane, quand Modo a été acheté bébé par des gitans, Quasimodo, fils de gitan, est échangé avec Esméralda dans son berceau. Je trouve les références touchantes car comme le sonneur de Notre-Dame, Modo est un personnage qui nous est immédiatement sympathique. Confiant et débordant d'amour, ne demandant que cela en retour, il est aussi un peu naïf parfois. On compatit immédiatement avec ce petit garçon puis cet adolescent qui n'est jamais agaçant contrairement à pas mal héros du même âge. Il y a une fraîcheur et une candeur qu'on ne retrouve pas partout. En second point sur le personnage, j'ajouterai que sa particularité physique est très bien exploitée par l'auteur. On sent qu'il a derrière sa faculté à changer son visage un entraînement important et de longue haleine, de même qu'une souffrance à chaque fois qu'il doit modifier son apparence. L'ensemble est bien dosé au niveau de l'écriture et étrangement, le don de Modo ne paraît jamais déplacé alors même que le roman ne s'ouvre pas sur une note steampunk qui pourrait indiquer qu'il s'agit d'un roman de Science-Fiction. Le thème du physique est là encore habilement dosé et passe notamment par la symbolique du masque, des masques devrais-je dire, dont se sert Modo pour se fondre dans la nuit ou dans une foule. Sa relation avec Octavia s'en trouve également enrichi. Pas d'amourette facile entre ces deux là puisqu'il y a inévitablement beaucoup de mensonges et de non dit entre eux. Tout comme dans Notre-Dame de Paris Frodo et Quasimodo forment un tandem dont le vrai monstre n'est pas forcément celui qu'on croit, Modo est loin d'être le plus monstrueux des personnages de La confrérie de l'Horloge. Les agents de M. Socrate est une série pour jeunes adultes et pour adolescents qui sait jongler avec des sujets que l'on attendraient traités ailleurs. Ici, il est question d'expériences scientifiques sur des êtres humains en vue de créer une super machine, un sujet plutôt abordé en général dans la Science-fiction pour adulte ou les débats philosophiques sur l'éthique scientifique. J'ai vraiment apprécié que l'auteur sache nous livrer une histoire d'espionnage assez basique, agrémentée d'une vraie réflexion sur un sujet plus délicat. Cela donne bien évidemment une dimension plus profonde à La confrérie de l'Horloge et peut également d'avantage plaire aux adultes qui auraient peur de s'ennuyer dans une histoire policière jeunesse (ce qui est un tort comme chacun le sait on ne s'ennuie pas avec la littérature jeunesse). L'utilisation des enfants - qu'ils le soient dans l'âge comme Oppie où dans la filiation comme les jeunes gens de la société des jeunes explorateurs - le choix est loin d'être dû au hasard. En effet, par un rapprochement évident, le jeune lecteur pourra plus facilement se glisser dans la peau de Modo/Oppie ou Oscar et endurer les souffrances physiques et psychologiques des personnages. Arthur Slade rend à mon avis hommage à la littérature jeunesse touffue et dense qui ne prend pas ses lecteurs pour des imbéciles et qui pense qu'être un roman jeunesse n'empêche pas une profondeur de ton et de questionnement qui peuvent faire défaut aux livres "pour adultes". Le Professeur Hyde - là aussi nous remarquerons un jeu subtile sur le côté Jeckyll de ce Hyde, comme si finalement la bête et la folie avaient pris la place du gentil médecin - justifie ses expériences par tous les moyens possibles et exploite des enfants, sans jamais ne voir ce que son projet a de tordu. Il est même fier de ce qu'il met en place, ce qui fait irrémédiablement penser aux expérimentations nazies. Cette réflexion est complétée par le côté Steampunk effrayant du récit avec ces hommes et femmes cyborg. A propos de cyborg, le personnage de Miss Hakandottir est absolument passionnant. Il est très bien croqué dans sa folie comme dans sa fougue et je ne doute pas que la nemesis de M. Socrate ne refasse surface. Dotée d'un bras actionné par la vapeur, elle est cruelle, froide et intelligente en plus de montrer un courage hors du commun. Nemesis de M. Socrate, elle l'est assurément et c'est d'autant plus intéressant que les deux personnages sont loin d'être opposés en terme de moralité. Qu'il s'agisse d'Hakandottir ou de Socrate - encore une référence n'est-ce pas? - tous les deux n'hésitent pas à exploiter des enfants. En effet, Socrate est froid et extrêmement antipathique notamment dans son traitement de Modo qu'il voit comme un outil à façonner et non comme un enfant. Les premières scènes sont d'ailleurs horribles de cruauté. Les deux adultes n'ont aucun scrupule à agir, persuadés qu'ils sont du bien fondé de leur mission. Le rapprochement est d'ailleurs extrêmement gênant et bien pensé, Arthur Slade évitant l'écueil d'un mentor sympathique et prend plutôt un contrepied. M. Socrate est finalement plus Dumbledore livre 7 qu'Obi-wan Kenobi et cela engage à se poser plus de questions. Cela met aussi de la distance entre la vision qu'à Modo de son mentor et celle qu'en a le lecteur. Je m'attends à de bonne surprise sur ces deux personnages Le premier tome d'une quadrilogie young adult, qui arrive à manier le policier, l'espionnage et le steampunk sans tomber dans les écueils attendus du genre. Je vous recommande de faire la connaissance de Modo, ce garçon au don particulier. Quant à moi, je vais me pencher sur le tome 2, La cité bleue d'Icaria.
Nous connaissons tous cette maison d'édition, celle qui publie les Arsène Lupin, les Agatha Christie ou autre Exbrayat. Mais si vous savez! Les livres jaunes que l'on trouve chez les bouquinistes avec le masque et la plume en plein milieu. Vous voyez, je vous l'avais dit! Les Agatha Christie n'en sont pas à leur première réédition. Depuis les petits livres jaunes que nous connaissons tous bien, Le Masque a publié plusieurs autres versions, avec images, sans image, couvertures plus ou moins sombres mais qui conservaient souvent une note de jaune pour les lier à la maison d'édition.
Aujourd'hui ils lancent "La bibliothèque idéale". L'idée? Republier les dix volumes que la grande dame du crime considérait comme ses meilleurs. Plus encore, les assortir de nouvelles couvertures signées Martin Parr. Martin Parr est un photographe britannique spécialiste du grotesque et de l'ennui. Il photographie le presque rien, l'Angleterre qu'il aime et déteste tout à la fois. Ce sont des photos absurdes et parfois ça sent le complet n'importe quoi. Je ne suis pas du tout une spécialiste de photos. C'est un art que j'aime mais dont je n'ai pas les clefs. Cependant, bien que je ne trouve pas les clichés de Martin Parr beaux - mais sont-ils pris dans ce but? - il y a une idée bien nette dans sa façon de photographier en gros plan des morceaux incongrus du quotidien. L'idée du Masque est simple, prendre des photos de Martin Parr qui pourraient convenir aux romans de Dame Agatha, les recadrer pour en donner un point de vue singulier. L'alliance de la reine du polar et du photographe britannique sur une même couverture. Le petit plus? La quatrième de couverture, composée d'une photo format polaroïd, faisant un clin d'oeil bien malin au sujet du roman. Autre point intéressant, cette bibliothèque idéale bénéficie d'un format que personnellement j'apprécie beaucoup, à mi-chemin entre le format poche et le grand format. C'est un format que l'on rencontre plus volontiers dans l'édition anglo-saxonne et je trouve que cela met en valeur la collection. Le résumé ainsi que la photo complète de Martin Parr choisie pour la couverture se trouve bien entendu dans le rabat intérieur de la couverture. Mais qui sont donc ces dix livres qui plaisaient le plus à Agatha Christie? La réponse maintenant:
Un meurtre est annoncé, qui aura lieu le vendredi 29 octobre à dix-huit heures trente à Little Paddocks. Au village de Chipping Cleghorn, tout le monde découvre cette petite annonce dans la gazette locale en prenant son breakfast, et les dames de Little Paddocks ne sont pas les moins surprises. Tout le monde pense à une amusante murder party imaginée par quelque facétieux. Aussi, tout le voisinage, émoustillé, rapplique-t-il à Little Paddocks et l'on attend l'heure fatidique dans la bonne humeur.A dix-huit heures trente, la lumière s'éteint, l'assassin paraît, des coups de feu éclatent... Mais c'est l'étranger, entré Dieu sait comment dans la maison, qu'on retrouve, son pistolet à la main, effondré sur le parquet. Mort...
Il s'agit de l'un des plus célèbres Hercule Poirot, maintes fois adapté au cinéma et à la télévision. Un wagon, un mort, une douzaine de suspects et les convictions personnelles d'Hercule Poirot qui passent à la moulinette.
Présentation de l'éditeur: C’est par le plus grand des hasards qu’Hercule Poirot se trouve à bord de l’Orient-Express, ce train de luxe qui traverse l’Europe. Alors qu’il est bloqué par la neige au cœur de la Yougoslavie, on découvre, dans l’une des voitures, le corps d’un Américain sauvagement assassiné à coups de couteau. Le meurtrier se cache forcément parmi les voyageurs… Mais qui de la princesse russe, de l’Américaine fantasque, de ce couple de Hongrois distingués, de ce colonel de retour des Indes ou même du propre secrétaire de la victime a bien pu commettre pareil crime ? L’enquête commence, elle sera l’une des plus difficiles et des plus délicates pour notre célèbre détective belge.
Une série de meurtres et de mystère résolus par notre gentille Jane au fond de son fauteuil.
Présentation de l'éditeur: Les amis de Miss Marple ne s'y attendaient guère... Comment ! La délicieuse vieille demoiselle est un amateur averti de mystères inexpliqués, problèmes insolubles et autres morts peu naturelles ? Qui l'eût cru ? Dire qu'on ne la pensait capable que de bavarder et de tricoter ! Et voilà que, du fond de son fauteuil, Miss Marple résout les énigmes les plus déconcertantes ! Mais d'où lui vient ce talent caché ? La paisible Miss Marple n'a jamais quitté son village !... Justement ! Un village est un excellent sujet d'étude, pour qui aime exercer ses facultés de déduction. Et la nature humaine n'est-elle pas partout la même ?
Un de mes Agatha Christie préféré, un meurtre en vase clos, des individus qui se haïssent tous et qui auraient eu des mobiles pour nuire...
Présentation de l'éditeur: Quelle drôle d'idée ! Rassembler pour des vacances à La Pointe aux Mouettes l'ex-Mrs Strange - Mrs Audrey depuis son divorce - et Kay, la nouvelle tenante du titre, sous le prétexte d'en faire des amies... C'est de l'inconscience, pour ne pas dire plus. Car enfin, l'époux de ces dames n'a quand même pas la naïveté de croire qu'elle vont tomber dans les bras l'une de l'autre. D'ailleurs, si ces tigresses ne se sont pas encore écharpées, c'est qu'elles se retiennent. Pour l'instant. Les vertus calmantes de l'air marin, sans doute... Mais les choses n'en resteront pas là. Deux Mrs Strange sous le même toit, c'est une de trop...Tout semble se mettre en place pour qu'arrive cette heure zéro dont parle le vénérable Mr Treves, avocat à la longue expérience : l'heure où tout est réuni - mobiles, circonstances, moyens - pour le meurtre.
Présentation de l'éditeur: Le « Champ du gitan »... Michael avait tout de suite aimé la beauté sauvage de cette propriété. C'était décidé : sur les ruines de l'ancien manoir, il construirait sa maison. Une maison de rêve, bien entendu. Et il s'y retirerait, loin de tout, avec Ellie. Mais le « Champ du gitan » avait mauvaise réputation et la lande était maudite. On racontait que les romanichels lui avaient jeté un sort, que d'étranges accidents s'y produisaient... Pourtant, Michael n'était pas superstitieux, lui. Les menaces de la vieille bohémienne ne lui faisaient pas peur. Personne ne croit plus à ces choses-là, de nos jours.
(étonnant que l'édition ait conservé son nom original) Le roman le plus connu d'Agatha sur ce petit jeu de massacre
Présentation de l'éditeur: Il se passe quelque chose d'anormal. Les dix personnes conviées sur l'île du Nègre en ont la certitude. Pourquoi leur hôte est-il absent ? Soudain, une voix s'élève, accusant d'un crime chaque invité. Commence alors une ronde mortelle, rythmée par les couplets d'une étrange comptine...
Un Hercule Poirot aussi intéressant que controversé pour sa résolution narrative.
Résumé: Puisqu'il est le médecin du village, Sheppard est l'un des premiers, naturellement, à constater la mort étrange qui frappe successivement M. Ferrars, puis sa veuve, enfin Roger Ackroyd avec lequel elle devait se remarier... Le voici associé à la fascinante enquête que mène, impromptu, un certain Hercule Poirot - "énorme moustache " et " yeux inquisiteurs " - qui passe là sa retraite et " cultive des citrouilles " ! Chacun, à sa manière, semble bien être mêlé à ce mystère ; mais " il n'est pas facile de cacher quelque chose à Hercule Poirot, car il a l'habitude de tout découvrir ".
Où le personnage principal s'appelle Joséphine et a douze ans!
Présentation de l'éditeur: Trois générations de la famille Léonides vivent sous le même toit. Celui d’une vaste maison un rien biscornue… Quand le grand-père, un patriarche tyrannique, meurt assassiné, tout le monde est soupçonné, même ses petits enfants ! Et justement, Joséphine, douze ans, semble s’intéresser de près au crime et aux différentes façons d’éliminer son prochain. Un véritable petit monstre… Or on devrait toujours se méfier des petits monstres, aussi adorables soient-ils.
Lorsqu'une famille se déchire et qu'un homme tente de rétablir la vérité.
Présentation de l'éditeur: Un homme se présente devant une belle et grande demeure typiquement anglaise... En sonnant à la porte, il vient apporter une preuve formelle à la famille Argyle : ce n'est pas leur fils qui a assassiné Madame ! L'enquête doit être immédiatement relancée. L'" heureuse " nouvelle ne plaît pas à cette curieuse famille qui cache un terrible secret...
Mon préféré des Miss Marple et un de ceux que je relis régulièrement! Je vous le recommande chaudement.
Présentation de l'éditeur: L'ordre du médecin est clair, Jerry Burton doit aller se reposer à la campagne s'il veut retrouver un jour l'usage de ses jambes. Jerry décide alors avec sa soeur Joanna de se rendre à Lymstock petit village paisible pour une bonne cure de repos.Lymstock, un village paisible? Pas si sûr. A peine installés, Joanna et Jerry reçoivent une lettre anonyme. Il semblerait que se soit la façon d'acceuillir les nouveaux arrivés par ici. Jerry entreprend une petite enquête qui va changer sa vie de façon radicale.
On remarquera que Dame Agatha avait une tendresse particulière pour Miss Marple et des traits de génie pour des romans sans "détective" connu. A titre personnel je regrette le manque de Cinq petits cochons mon Hercule Poirot préféré mais aussi d'un Tommy et Tuppence Beresford qui auraient mérité leur place au Panthéon mais le choix de Dame Agatha fait loi!
Une collection intéressante qui met en valeur certains des meilleurs romans de la romancière. A découvrir!
Merci aux éditions Le Masque pour cette superbe collection.
Résumé: Après les attaques perpétrées par Loki dans Avengers, Thor se bat pour restaurer l’ordre dans le cosmos, mais une ancienne race, sous la conduite du terrible Malekith, un être assoiffé de vengeance, revient pour répandre les ténèbres. Confronté à un ennemi que même Odin et Asgard ne peuvent contrer, Thor doit s’engager dans son aventure la plus dangereuse et la plus personnelle, au cours de laquelle il va devoir s’allier au traître Loki pour sauver non seulement son peuple et ceux qui lui sont chers, mais aussi l’univers lui-même.
CASTING
Chris Hemsworth ........................................... Thor Natalie Portman ............................................. Jane Foster Tom Hiddleston ............................................. Loki Stellan Skarsgard ........................................... Erik Selvig Idris Elba ....................................................... Heimdall Christopher Eccleston .................................... Malakith Adewale Akinnuoye-Agbaje ......................... Algrim Kat Dennings ................................................. Darcy Ray Stevenson ............................................... Volstagg Zachary Levi ................................................. Fandral Tadanobu Asano ............................................ Hogun Jaimie Alexander ........................................... Sif Rene Russo .................................................... Frigga Anthony Hopkins ........................................... Odin Chris Evans .................................................... Captain America Benicio Del Toro ............................................ Taneleer Tivan, le Collectionneur
Après un Thor I sympathique mais pas inoubliable - de façon assez drôle j'entends souvent les deux extrêmes sur le Thor de Kenneth Brannagh, soit il est considéré comme le second meilleur Marvel après Captain America soit il est complètement rejeté, intéressant en tout cas - on espérait que Thor: Le monde des ténèbres soit meilleur...oui et non.
J'ai préféré ce Thor II qui chronologiquement se place après Avengers et Iron Man III, au premier opus des aventures du dieu nordique au marteau dévastateur. C'est un bon point chez Marvel cette interconnexion entre les films qui se regardent, non pas dans l'ordre par série, mais bien tous mélangés. Cela permet aux films de se répondre, de jouer les uns avec les autres et d'offrir au moins un univers cohérent plutôt que des séries et licences séparées, bien que je ne sois pas un fan d'Iron Man par exemple qui a le don de m'ennuyer. Que l'on aime les productions de Marvel ou non - intrinsèquement ou par rapport aux comic books d'origine - on peut au moins leur accorder ce mérite là qui est finalement assez rare au cinéma de jouer à la fois sur une unité et une cohérence sérielle en même temps que la mise en place d'un univers complexe. On sent bien ici que Thor: Le monde des ténèbres est à la fois la suite logique de Thor I mais aussi d'Avangers dans le sens où les parcours psychologiques des personnages découlent directement de ces deux premiers opus.
Hum...oui...ça claque le marteau, je vous l'accorde
Pour revenir à Thor, on sent bien l'appropriation de l'univers par le réalisateur. L'idée de placer l'intrigue à 90% sur Asgaard et dans les autres mondes était vraiment intelligent. Cela a permis de développer une esthétique propre à Asgaard qui manquait largement dans le premier opus et de s'attacher d'avantage à ce monde. Les décors sont superbes, enchanteurs sans pour autant tomber dans le monde de Disney. Le jeu sur les étoiles et une esthétique féerique m'a d'ailleurs beaucoup plu notamment la pièce où des arbres se mélangent avec des constellations d'étoiles ou encore les funérailles à la viking visuellement superbes. A l'inverse, la planète de Malakith est désertique et apparait en totale contradiction avec Asgaard, ce qui renforce le pouvoir de la famille de Thor ainsi que sa grandeur. De plus, j'ai trouvé intéressant de changer de perspective: pour une fois ce n'est pas la Terre qui se fait éclater la tronche - si peu - mais bien Asgaard, ce que je trouve plus logique aussi. Ce n'est pas comme si leur civilisation était techniquement plus avancée que la nôtre et que leur population équivalait à des demi-dieux - écoutez Odin parler de lui à la troisième personne pour voir. Ce n'est pas non plus comme si le grand-père de Thor avait lui-même tatanné la tête de Malakith et de ses hommes plusieurs centaines d'années (millénaires?) plus tôt. Bah voyons!
Plus sérieusement, cette maîtrise d'une vraie esthétique asgaardienne aide à mieux comprendre Asgaard et ses coutumes, son organisation, ce qui n'était pas clair dans le premier film, notamment pour les gens qui comme moi ne lisent pas le comics. C'était donc plus agréable d'appréhender cet univers et le spectateur, sans qu'on lui fasse faire le tour du propriétaire s'y sent mieux. Je pense bien entendu aux prisons qui remettent en perspective la population que doit gérer Odin - il y a quelques bons bourrins, il n'y a pas que "force et honneur"à Asgaard faut pas croire - et permet d'accentuer le contraste entre Loki et ses semblables. Il est plus racé, plus fin, plus élégant et sans aucun doute plus intelligent et retors. Jusqu'à présent l'opposition était clairement Loki vs. Thor et par extension Odin. Grâce à ces scènes en prison, l'opposition entre la race des asgaardiens et celle de Loki prend encore plus de poids, jusqu'à la couleur verte de ses vêtements qui domine lorsque les autres sont habillés dans des tons chauds.
Même les prisons ont la classe sur Asgaard! Ah oui et Loki n'est pas content. Surprising?
Loki est pour moi la grande force de Thor: Le monde des ténèbres. Ses amoureux seront comblés, il est bien présent, toujours aussi vif.Le personnage suit sa progression depuis Thor et Avengers mais perd son côté diva qui pouvait insupporter le public - étant une fan de Tom Hiddleston je porte des œillères et je l'aime malgré tout et je vous pardonne mes agneaux si vous n'êtes pas de mon avis. Il est certes toujours aussi drôle, c'est réellement lui qui fait les blagues qui font mouche, mais il se montre moins cabotin. On a d'ailleurs, point que j'ai trouvé crucial, une meilleure compréhension des pouvoirs de Loki. Je ne sais pas vous, mais dans Avengers je ne comprenais pas trop comment Loki se débrouillait pour mettre en place ses tours de passe-passe avec l'hologramme et c'est là une faiblesse de ne pas maîtriser ce pouvoir. Ne nous leurrons pas, nous n'avons pas le droit à une explication en bonne et due forme mais au moins quelques allusions qui permettent de comprendre qu'il s'agit là d'un pouvoir propre à ce personnage dont il se sert abondamment dans Le monde des ténèbres et de façon plutôt intéressante d'ailleurs, je vous laisse découvrir tout ça. A côté de la dimension "drôle" du personnage, on sent bien que la rancœur est toujours là et conduit toujours ses actions. Loki est une sorte de Janus qui masque souvent son aigreur sous des sourires enjôleurs et un humour décomplexé. La relation amour/haine entre Thor et Loki est vraiment intéressante et bien exploitée ici dans la mesure où Loki passe moins de temps à râler après son trône et Thor à se montrer plein de compassion. Ils se placent plus sur un pied d'égalité et agissent - et c'est une cohérence que j'ai fortement apprécié - toujours selon leur propre "agenda" comme disent nos amis britanniques. Que ce soit Thor ou Loki, aucun des deux dieux ne perd de vue son objectif. Sur un ton d'humour bienvenu, on assiste au travail des deux frères ennemis, la meilleure intrigue du film à mon sens.
Bon point pour le film, Thor se montre LARGEMENT moins balourd et idiot que dans Thor. Enfin assagi, plus réfléchi, il a même de bonnes idées politiques et stratégiques un peu moins bourrines que "on tape et on posera les questions ensuite". Le développement du plan de Thor donne d'ailleurs lieu à un genre de mise en scène que j'affectionne assez: le développement/action filmé en parallèle. Vous savez lorsque le héros ou le chef expose son plan point par point et que cette exposition est entrecoupée de l'action qui se déroule en parallèle. J'aime bien, parce que cela permet un jeu assez sympathique de regard direct sur l'action, de confronter les éléments les uns aux autres et de dynamiser le tout sans un schéma plutôt plat: 1) plan, 2) action. Ce n'est certes pas original, je vous l'accorde, vous avez la même chose dans L'agence tout risque (avec Liam Nesson et Bradley Cooper) mais au moins, ça a le mérite d'alléger des scènes souvent un peu longues. De plus cela donne l'occasion à Loki de "déconner" un peu et de nous pondre un Captain America. J'aurai presque eu envie de faire ma fan dans la salle: "Go Go Go Captain!" (comment ça je suis partiale?).
Récapitulons donc: serait-ce possible que Thor: le monde des ténèbres allie un scénario qui tient la route à une réalisation soignée et un peu inspirée? Oui! Réjouissons-nous!
A quelques exceptions près, le scénario est en effet assez cohérent même s'il reste simple. Un méchant s'empare d'une vieille technologie destructrice et veut détruire Asgaard puis la Terre - oui sinon ce n'est quand même pas drôle - Thor détruit le méchant. Néanmoins, l'ensemble est bien mené et s'inscrit bien dans la chronologie Avengers. On ne va pas bouder son plaisir non plus, le méchant joué par Christopher Eccleston - The Fantastic Doctor ne l'oublions pas - a quand même de la prestance. Je lui reprocherai peut-être quelques ficelles assez grosses que l'on voit venir de loin de temps en temps et parfois des gags qui sacrifient à la cohérence de l'intrigue: quand depuis 2 minutes Thor et Malekith se battent en se téléportant d'un point à un autre et que les deux se retrouvent dans le métro londonien, Thor n'a rien de mieux à faire...que de prendre le métro...si si....beau facepalm de ma part dans la salle et envie de hurler à la tête du marteau "Mais qu'est-ce que tu fabriques?". Ce genre de gags, drôle au demeurant, a tout de même le défaut de faire sortir le spectateur de l'intrigue.
Quand à Odin, il gagne ici la palme du roi qui ne sert à rien: Sir immobilisme. Anthony Hopkins nous a habitué à mieux que ça, dans Le Monde des Ténèbres son jeu est monolithique à l'image de son personnage. Odin, roi des rois tout de même, n'a pas une seule scène de bataille et ne fait même pas mine de vouloir se battre. Devant Thor qui lui expose un plan de bataille cohérent, Odin se contente de dire "Heu t'es mignon fiston mais en fait non. On va rester là et attendre sagement que Malekith vienne nous maraver la face".Véridique. Deuxième Facepalm pour Persie. Non mais WHAT? Et Thor veut laisser son père gouverner? Mais vite, la retraite pour Odin, il ne sert plus à rien le pauvre.
Tout cela serait mineur et ferait de Thor: le monde des ténèbres un vrai bon film si par ailleurs ils n'avaient pas systématiquement saccagés comme des sagouins les trois personnages féminins de cet opus. PERSIE ANGRY. (Bon allez 3,5 si on compte Darcy).
Oui je suis en colère, parce que cet opus là de Marvel avait toutes les clefs pour faire des personnages féminins de Thor de bons personnages, à commencer par un réalisateur qui sait utiliser une caméra. Au lieu de ça, nous retombons encore une fois dans les lieux communs des personnages féminins de Marvel. Quant elles ne servent pas à rien elles sont purement et simplement éliminées de l'écran. PERSIE ANGRY BIS.
J'étais déjà affligée par Natalie Portman et son personnage de Jane Foster dans le premier Thor, mon opinion d'elle ne risque pas de changer. A l'origine Jane est infirmière et travaille pour le docteur Blake l'alter-ego de Thor sur Terre. L'idée de modifier leur rencontre et leur relation n'était pas une mauvaise chose, en devenant une scientifique spécialiste d'astro-physique (enfin je suppose...encore faudrait-il qu'elle exerce quoique ce soit), Jane est à-même d'être une égale de Thor dont elle peut comprendre l'environnement et même expliquer les bouleversements qui se passe dans l'univers (que ce soit dans le premier ou le deuxième film). Faudrait-il encore qu'elle exerce son métier à un moment où à un autre or elle ne se sert JAMAIS de l'astro-physique pour faire avancer l'intrigue. Elle reste pas mal de temps la bouche ouverte. Le seul qui prenne vraiment des initiatives et qui fait vraiment son boulot c'est Erik Selvig. C'est lui qui prévoit l'alignement des mondes et comment empêcher que Malakith puisse parvenir à ses fins.
Quand Thor est menacé de mort, que fait Jane? 1) Elle tente d'abord de le tirer par le bras pour le dégager (rappelons que Thor fait au bas mot 130kg sans armure et Jane Foster....40kg et je suis large) 2) En désespoir de cause, voyant que la technique numéro 1 ne fonctionne pas, elle se jette en travers du corps de Thor pour le protéger de se faire écrabouiller par un navire Alien de 5 méga tonnes (à peu près on ne va pas chipoter là dessus). 3) Elle s'empare de la manette de contrôle des portails inter-mondes et expédie le vaisseau ennemi droit sur la tronche de Malakith.
Si vous avez répondu la réponse 3, bravo, sachez que vous êtes, contrairement à Jane Foster, une femme intelligente et surtout pour les scénaristes de Marvel, un homme. C'est Selvig une fois encore qui se montre inventif. Je vous apprends au passage (si vous n'avez pas vu le film) que le type est présenté comme fou pendant....1h35 sur 2h de film. Quand on sait ça, on se dit que vraiment Jane n'est pas très fut-fut. Ils font la paire avec Thor... Non je n'exagère pas et oui ça me dérange qu'une fois encore, Jane Foster ne soit qu'une demoiselle en détresse - elle est le réceptacle de l'éther et doit donc être protégée par Thor contre Malakith - incapable de réflexion à part pleurer pendant deux ans que Thor revienne. Non parce que Darcy nous précise quand même que la demoiselle se remet SEULEMENT à ses recherches et que ô miracle au début du film elle n'est plus dans son lit pas lavée. Yummy. Je sais que les ruptures/histoires impossibles sont dures à vivre mais sérieusement? Deux ans?
Une fois plongée à Asgaard on se dit qu'elle peut se révéler intéressante: loupé. Contrairement à ce que j'attendais, Jane n'est jamais un moyen pour le spectateur de découvrir Asgaard à travers des yeux humains. Aucune question sur le fonctionnement du royaume, aucun intérêt pour la culture asgaardienne et une décontraction totale envers le protocole royal. Pourtant c'est une technique de narration hyper utilisée si, si je vous assure! Regardez Le Treizième guerrier, Stargate, et tous les films ou romans dans lequel nous découvrons un monde à travers les yeux d'un personnage qui nous ressemble et/ou dont nous possédons les mêmes références culturelles compréhensibles. Ici Jane se contente d'être jolie dans sa robe, d'être - encore - en danger et de gazouiller avec Thor. La palme? Quand Thor lui explique l'alignement des mondes et qu'elle lui répond la bouche en cœur et avec des yeux de bambi "J'aime quand tu m'expliques". WHAT????? J'ai cru décéder! Ce n'est pas Bruce Banner ou même Tony Stark qui te parle de physique mais Thor! Thor! Le mec au marteau remember?
Concurrente directe de Kirsten Stewart pour "la bouche ouverte et le regard niais". Franchement Natalie, ça me fait mal tout ça.
Pour être honnête, j'avais peu d'espoir à la base que Jane Foster soit mieux que dans le premier opus, fallait pas trop rêver mais je me disais que si "l'héroïne" allait être fade, cela pourrait être compensé par Sif. Sif...si quand même vous voyez qui c'....non? La femme soldat amie de Thor?
Voila. C'est tout le malheur de Sif. Elle a tout pour être un excellent personnage féminin et elle se fait dégager de l'intrigue plus vite qu'il n'en faut pour dire Raxacoricofalapatorius. Vous doutez encore de son potentiel? Laissez-moi vous éclairer: - Elle vient d'Asgaard: donc elle a un statut de déesse, avouez ça claque. - Elle sait se battre et assurer sa propre sécurité. Ce n'est JAMAIS une "DeD" (Demoiselle en détresse pour ceux qui ne saisiraient pas le concept). Si Thor lui sauve la vie dans les premières minutes du film, c'est pour mieux lui rendre la pareille quelques instants plus tard. De plus, elle assure même une partie du plan dans la fuite de Thor, Loki et Jane vers la Terre, elle doit simplement tenir tête à l'armée d'Odin...juste ça...Quand on voit que la seule action de Jane est de mettre une claque à Loki on se dit que définitivement Thor n'a rien dans le crâne le pauvre. - Justement, parlons-en de ce brave Thor: il y aurait pu avoir matière à un bon triangle amoureux qui....n'existe pas. Pas de mise en valeur de Jane au détriment de Sif mais je soupçonne les scénaristes de s'être dits "Hey les mecs si on fait un vrai triangle amoureux avec un Thor qui réfléchi trois secondes il va vraiment passer pour un ..." oui mais trop tard, le mal est fait. Cela aurait été un bon moyen de faire baisser le personnage dans l'estime de tout le monde si elle s'était montrée agressive envers Jane. Au lieu de ça, Sif reste un personnage fidèle à son futur roi et toujours en retenue, tellement en retenue qu'elle n'a que 5 répliques durant tout le film. Facepalm #3.
Il nous reste 1 personnage et demi: Frigga et Darcy. Pour Darcy ce n'est pas compliqué, elle tient le rôle de gentil sidekick pas vraiment drôle comme tout bon sidekick dans 90% des productions de mauvaises qualités. Rien d'original, si ce n'est que finalement à bien y réfléchir, Darcy semble sacrément plus dégourdie et intelligente que Jane...Facepalm #4.
Frigga pour finir....vous sentez venir le coup fourré? Moi aussi. Elle a l'air complètement en retrait au début du film: c'est la compagne dévouée d'Odin et une bonne mère pour Loki puisqu'elle prend sa défense, ce qui ne l'empêche pas de se faire jarter par son mari lorsque celui-ci veut s'entretenir avec Loki. Pour compléter le tableau elle excelle en protocole - après tout à quoi ça sert une reine? - et s'occupe de sauver - encore - Jane Foster. Bonne mère, bonne épouse, bonne reine...Face...but wait! Que vois-je? Un miracle? Frigga se révèle alors être une vraie guerrière tout comme Sif en tenant tête à Malakith lui-même et en mettant au point un stratagème tout bien comme il faut. Alors voila notre reine guerrière qui joue de l'épée comme une pro et....elle meurt. Ah bah oui ce serait trop beau sinon! On ne va pas la garder, il nous faut bien le sacrifice de maman super cool pour sauver l'autre pomme à l'eau pour faire pleurer dans les chaumières et justifier le fait que définitivement Odin ne sert à rien! Mention spéciale à Thor qui a l'air de s'ennuyer grave aux funérailles de sa mère....
Alors oui c'est extrêmement agaçant de voir que deux bons personnages sont délibérément sacrifiés et que le troisième n'a aucune consistance. Si encore Thor: Le monde des ténèbresétait le seul à avoir saccagé les personnages féminins je serais moins en colère et qualifierais ça d'accident de parcours mais bon sang! Ouvrez les yeux et regardez: Black Widow, Pepper Potts, Gwen Stacy et Betty Ross, elles sont toutes - certes à des degrés diverses et pas toujours sur l'intégralité du film mais quand même - soit inutiles, soit en détresse et toujours clichées et/ou objet de sauvetage de la part du héros. Il n'y a que Peggy Carter (Captain america) pour aider le héros dans sa quête sans jamais être elle-même un enjeu. Elle n'est pas érotisée, a la tête froide et utilise vraiment son pouvoir de commandement militaire et de renseignement (ouf!). L'accumulation use...mais promis, je vous reparlerai d'être une femme dans les adaptations de Marvel un jour!
En attendant, que dire sur Thor pour conclure? Qu'il bénéficie d'une réalisation soignée et d'un scénario cohérent et agréable. Le visuel et le monde d'Asgaard sont très beaux et on aperçoit une autre facette du monde des Avengers. Si vous arrivez à mettre de côté le ratage complet des personnages féminins, vous verrez un film agréable avec Tom Hiddleston et Idris Elba que j'affectionne particulièrement.
Cette semaine, à l'occasion de la sortie d'un nouvel album des aventures d'Astérix et d'Obélix, Astérix chez les Pictes, je vous propose de revenir sur l'histoire du plus connu des héros de bandes dessinées françaises (oui Tintin restera toujours belge).
Je ne sais pas vous mais personnellement, j'ai été biberonnée à plusieurs bandes dessinées: Astérix, Gaston Lagaffe et Tintin ont bercé mon enfance. J'ai toujours beaucoup de tendresse pour Astérix et Obélix dont je garde, à bien y regarder, de très nombreuses références que ce soit les "Farpaitement" d'Obélix ou le "J'ai toujours faim à midi douze" des douze travaux. Connues dans le monde entier, les aventures de ces deux gaulois nous entraînent partout sur la planète, à la défense des civilisations opprimées par ces fous de romains!
Résumé général: « Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ ; toute la Gaule est occupée par les Romains… Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à l'envahisseur. Et la vie n'est pas facile pour les garnisons de légionnaires romains des camps retranchés de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petibonum… ». En petite Bretagne, un village résiste toujours à l'envahisseur romain. Ce village de fous est dirigé par le chef Abraracourcix et résiste grâce à la potion magique préparée par le druide Panoramix. Astérix, le guerrier du village et Obélix, son meilleur ami, tailleur de menhirs, sont souvent chargés des missions délicates en dehors du village.
Une aventure à deux
Les aventures d'Astérix et Obélix naissent de la collaboration du scénariste René Goscinny et du dessinateur Albert Uderzo pour le jeune journal de bandes dessinées Pilote créé en 1959. Après un premier projet sur Le roman de renard avorté, Goscinny veut créer une BD relevant du "folklore français" et les deux compères se décident pour les gaulois et la conquête romaine. Tandis qu'Uderzo voit bien le héros en guerrier costaud, Goscinny lui préfère un petit bonhomme malin. Uderzo aura tout de même droit à son Gaulois musclé en la personne d'Obélix.
La première histoire d'Astérix parait dans le journal Pilote le 29 octobre 1959. Rapidement, le magasine est racheté par les éditions Dargaud qui publient les aventures des deux gaulois. Les cinq premiers albums voient l'apparition successive des éléments les plus célèbres de la série comme les voyages hors du village, Assurancetourix le barbe et sa hutte dans un arbre ou bâillonné au banquet et surtout l'apparition d'Idéfix au tome cinq, désormais inséparable d'Obélix. Dès 1967, les gaulois voient leurs aventures misent sur grand écran avec le dessin animé Astérix le gaulois. Fallaballa arrive en 1966 et à partir des années 70 les personnages féminins du village prennent plus d'importance.
Pas moins de 24 albums sont publiés par les deux auteurs, tous s'attaquant à un sujet particulier: les charlatans dans Le devin, le bétonnage de la France dans Le domaine des dieux, les élections dans Le combat des chefs, les nouveaux riches dans Les lauriers de César, l'occupation dans Le bouclier Averne mais aussi des problèmes plus proches aux auteurs comme la fronde que subit Goscinny au journal Pilote retranscrit dans La zizanie.
Malheureusement, Goscinny meurt le 5 novembre 1977 durant un test d'effort à l'hôpital. Cela aurait pu marquer la fin de la série mais Uderzo décide de poursuivre l'aventure en s'attaquant lui-même aux scenarii. Reprenant les idées qu'ils partageaient avec René Goscinny, il s'inspire de l'actualité pour ses nouvelles bd. Le grand fossé, sa première bd seul, parle implicitement du mur de Berlin, tandis que La rose et le glaive lui permet de répondre aux accusations de misogynie: une barde remplace alors Assurancetourix et mène une révolution féministe dans le village (bon c'est un échec cuisant et sans aucun doute l'album le plus délibérément sexiste de toute la série!......Facepalm). De façon générale, cette deuxième vie de la série est moins appréciée que la première, les fans déplorant que l'humour d'Uderzo ne soit pas aussi percutant que celui de Goscinny.
A partir de 1996, Uderzo décide de casser les codes de la série avec La galère d'Obélix. Pour les fans, la sortie de Le ciel lui tombe sur la tête, en 2005, marque une rupture et la fin de la série (il y a des fracking extra-terrestre!!! Dans Astérix!). Finalement, Uderzo finit par raccrocher les pinceaux et passe le flambeau à Conrad et Ferri pour le tout dernier album sorti en octobre 2013: Astérix chez les pictes, plutôt bien reçu par la critique et les fans.
Les personnages sont aussi nombreux qu'inoubliables! Le village de fou est sans aucun doute le mieux connu de l'univers d'Astérix. Petit tour rapide des personnages:
Astérix: Petit moustachu blond, il est le guerrier du village et le héros de ces aventures. Obélix (et Idéfix): Livreur de menhir, tombé dans la marmite quand il était petit, ce qui lui donne une force surhumaine, il est le meilleur ami d'Astérix. Il aime chasser le romain et le sanglier. Idéfix est un petit chien qu'Obélix adopte dans Le tour de Gaule d'Astérix. Il déteste que l'on abatte les arbres.
Panoramix: Druide du village, c'est un sage qui prépare la potion magique qui aide les gaulois à lutter contre les romains. Abraracourcix et Bonemine: Chef du village et sa femme. Abraracourcix se déplace porté sur un bouclier. Il se fait souvent houspiller par sa femme Bonemine qui n'hésite pas à lui prendre son pavois pour aller faire les courses. Dans Astérix et les Normands, Océanonix le frère d'Abraracourcix lui envoie Goudurix son neveu afin qu'il l'endurcisse. Durant un voyage à Lutèce dans Les Lauriers de César, il se dispute avec Homépatix le frère de Bonemine et doit lui rapporter les lauriers de César pour en faire une soupe. Assurancetourix: Le barde du village, peu apprécié pour ses talents musicaux, il finit souvent ligoté et bâillonné lors des banquets du village. Il est un personnage central dans Astérix et les Normands et Le domaine des Dieux. Dans La rose et le glaive, excédé de ne pas être apprécié à sa juste valeur, il décide de quitter le village et se fait remplacer par Maestria, une barde qui lance une révolution féministe dans le village. Dans Astérix Gladiateur il est enlevé par des romains pour être offert à César. Ordrealphabétix et Iélosubmarine: Le poissonnier et sa femme. Son poisson pas frais est une des raisons principales de bagarre dans le village. Son grand ennemi est Cétautomatix. Cétautomatix: Forgeron du village, il adore frapper le barde Assurancetourix et causer des bagarres dans le village à cause des poissons d'Ordrealphabétix. Agecanonix: Le doyen du village, il est marié avec une femme plus jeune que lui qui lui donne de nombreux surnoms comme Agecanonichou. On ne connait pas son âge qui varie entre 93 et 143 ans en fonction des albums!
Bien que nombreux, les ennemis des Gaulois changent à chaque album même s'il s'agit presque toujours des romains.
Jules César: L'ennemi absolu des Gaulois. Il se sert des camps retranchés de Petitbonomun, Babaorum, Laudanum et Aquarium pour attaquer les Gaulois. Grosbaff: Chef des Normands qui ne connait pas la peur, il espère la trouver en allant chez les Gaulois. Amonbofis: Architecte égyptien, ennemi de Numérobis, il tente de faire échouer les projets de ce dernier. Les pirates: Ils apparaissent pour la première fois dans Astérix Gladiateur et se feront couler au moins une fois dans tous les albums suivants.
Il n'y a pas que le village et les romains que l'on retrouve dans les aventures d'Astérix. Les Gaulois viennent souvent à la rescousse d'autres peuples opprimés par les romains. Voici quelques exemples d'amis des Gaulois.
Jolithorax: Cousin breton d'Astérix, il vient demander de l'aide à son cousin contre l'envahisseur romain dans Astérix chez les Bretons. Soupalognon y Crouton:Chef Ibère dont le fils Pépé a été enlevé par les romains. Pépé est un grand ami d'Idéfix. Petitsuix: Helvète qui cache Astérix et Obélix dans son auberge. Alambix: Averne et grand ami d'Abraracourcix Numerobis: Vieil ami de Panoramix, c'est un architecte égyptien au curieux sens des proportions. Il doit construire un palais pour Cléopâtre sous peine de se voir donné aux crocodiles. Ocatarinetabellatchitchix: Chef Corse, fait prisonnier par les romains. Il est délivré par les Gaulois qui l'aide à rentrer en Corse et à se débarrasser de l'envahisseur. Caïus Pupuce : Romain chargé de suivre Astérix et Obélix dans leur périple des Douze travaux.
L'album Astérix en corse s'ouvre d'ailleurs sur une commémoration de la bataille de Gergovie (suivi d'une bataille avec les romains) à laquelle sont conviés leurs amis dont: Jolithorax, Zebigboss, O'Torinolaringologix, Mac Anoterapix, Relax, Soupealognon y Crouton, Petisuix, Plaintcontrix, Beaufix, Labeldecadix, Changédelix et Alambix.
Vous trouverez une liste plus exhaustive des personnages ici.
L'humour dans Astérix
L'humour est une composante essentielle des BD d'Astérix et Obélix, la première composante en est bien sûr les noms donnés aux personnages toujours basés sur des jeux de mots. C'est ce qui fait le sel des albums avec une attente sur les noms des personnages. L'autre trait majeur est la caricature des peuples européens mais aussi des différentes régions françaises. En utilisant les clichés sur tel ou tel peuple ou le chauvinisme des français, les bd permettent une identification rapide des cultures anciennes dont elles traitent. Les caricatures restent toujours tendres, car dans la quasi totalité des cas, les différents peuples rencontrés par les Gaulois sont leurs alliés contre les romains un peu bêtes. Image may be NSFW. Clik here to view.Pour ma part j'adore Astérix chez les Bretons. En tant qu'anglophile je trouve les caricatures et les jeux sur la langue anglaise vraiment très drôles. J'aime beaucoup la Corse aussi, pour le côté Omerta des personnages "Quoi elle ne plait pas ma sœur? Comment ça elle te plait ma sœur?" René Goscinny et Albert Uderzo n'hésitent pas d'ailleurs à caricaturer des personnalités célèbres comme Jean Gabin ou eux-mêmes dans leur BD.
Le personnage que je préfère est de loin Obélix, c'est le plus touchant et le plus drôle avec sa façon de comprendre de travers ce qu'on lui dit. J'adore Idéfix également, ils forment un duo extrêmement sympathique. Des personnages drôles et attachants, parfois bêtas mais toujours sympathiques, sont des caractéristiques majeures de la série.
En octobre 2013 est sorti le 35ème album des aventures des deux Gaulois. Retour sur 52 ans de popularité:
De René Goscinny et Albert Uderzo
1. Astérix le Gaulois, 1961
2. La serpe d'or, 1962
3. Astérix chez les Goths, 1963
4. Astérix Gladiateur, 1964
5. Le tour de Gaule d'Astérix, 1965
6. Astérix et Cléopâtre, 1966 (d'après le dessin de 1963)
7. Le combat des chefs, 1966
8. Astérix chez les Bretons, 1966
9. Astérix et les Normands, 1966
10. Astérix légionnaire, 1967
11. Le bouclier Averne, 1968
12. Astérix aux Jeux Olympiques, 1968
13. Astérix et le chaudron, 1969
14. Astérix en Hispanie, 1969
15. La Zizanie, 1970
16. Astérix chez les Helvètes, 1970
17. Le domaine des Dieux, 1971
18. Les Lauriers de César, 1972
19. Le devin, 1972
20. Astérix en Corse, 1973
21. Le cadeau de César, 1974
22. La grande traversée, 1975
23. Obélix et compagnie, 1976
24. Astérix chez les Belges, 1979
D'Albert Uderzo
25. Le Grand Fossé, 1980
26. L'Odyssée d'Astérix, 1981
27. Le Fils d'Astérix, 1983
28. Astérix chez Rahàzade, 1987
29. La rose et le glaive, 1991
30. La Galère d'Obélix, 1996
31. Astérix et la Traviata, 2001
32. Astérix et la rentrée Gauloise (1993 et réédité en 2003 avec Goscinny)
33. Le ciel lui tombe sur la tête, 2005
34. L'anniversaire d'Astérix et Obélix - Le livre d'or, 2009
De Jean-Yves Ferri et Didier Conrad
35. Astérix chez les Pictes, 2013
36. Astérix chez les Bataves, 2015
Mais Astérix c'est aussi des dessins animés et des films!
1. Astérix le Gaulois, 1967
2. Astérix et Cléopâtre, 1968
Je ne peux pas résister à vous mettre les chansons du film, cultissimes!
3. Les Douze travaux d'Astérix, 1976
Produit 1 an avant la mort de Goscinny, c'est un vrai Astérix et Obélix que nous propose les deux auteurs. Bien que non adapté d'une BD, il s'agit d'une histoire originale. Je vous le recommande il est PARTICULIÈREMENT bon! Je vous offre le passage que je préfère sur "La maison qui rend fou"
4. Astérix et la surprise de César, 1985
Mélange d'Astérix légionnaire et d'Astérix gladiateur
5. Astérix chez les Bretons, 1986
6. Astérix et le coup du menhir, 1989
7. Astérix et les indiens, 1994
8. Astérix et les vikings, 2006
Astérix c'est enfin quatre films, même si personnellement pour moi il n'y en a qu'un: Astérix Mission Cléopâtre. C'est à mon avis le plus drôle et le plus proche de l'humour de Goscinny et Uderzo, servi par un casting royal.
Image may be NSFW. Clik here to view.Pour finir sur un note "d'actualité", je voudrais revenir sur Astérix chez les Pictes. Après l'avoir lu, je reconnais que l'avis général me semble plutôt correct, à savoir qu'on a bien là une bonne BD d'Astérix, qui si elle n'atteint pas la puissance de celles de Goscinny (et Uderzo) reste bien meilleur que l'affreuse Le ciel lui tombe sur la tête. On assiste, je pense, à un vrai renouveau de la série et je dois tirer mon chapeau aux deux auteurs qui ont fourni un travail remarquable pour reprendre une des licences les plus extraordinaires de la BD française. Le dessin en particulier est très proche de celui d'Uderzo. Je vous renvoie à l'excellent article de BDGest, un peu sévère mais riche en documentation. Une chose est sûre, le flambeau a été passé, l'aventure continue!
Bonjour tout le monde. Article un peu spécial aujourd'hui puisqu'il s'agit de faire gagner un roman à quelqu'un.
Il y a quelques temps je vous parlais d'une nouvelle série de l’École des Loisirs: Les Orphelines d'Abbey Road d'Audren dont j'ai chroniqué le tome 1 ici.
Bonne nouvelle si vous avez aimé la série puisque l’École des loisirs et moi-même (et Cheshire of course), vous proposons de gagner le troisième tome des aventures des orphelines: Les lumières du passé.
Présentation de l'éditeur: Quelle est cette armée de fantômes immobiles, pétrifiés dans l’abbatiale d’Abbey Road ?
Ce sont les pensionnaires et les professeurs de l’orphelinat, tous plongés dans une torpeur mortelle.
À peine revenues du monde magique d’Alvénir, Joy et ses camarades doivent y retourner pour trouver l’Alchiminott, le seul contrepoison qui puisse dissiper cet envoûtement. Mais cette fois, franchir la porte secrète ne suffit pas, c’est dans le passé d’Alvénir qu’elles doivent se rendre, aux origines du mal, à cette époque où le Diable Vert, désormais maître de l’orphelinat, n’était qu’un être d’amour et de compassion. Peut-être auront-elles, pour changer le cours du temps, à risquer leurs vies. Peut-être Ginger aura-t-elle enfin la preuve qu’elle n’appartient pas tout à fait au même monde que ses camarades.
Pour l’instant, la seule certitude de Joy s’appelle Alonn, ce garçon aux yeux violets auquel elle aimerait bien ne plus penser. Pourtant, lorsqu’elle rencontre Mauk, avec sa peau mate et son regard intense, son coeur se met à battre étrangement. En Alvénir, les enchantements comme les drames pourraient bien naître des histoires d’amour impossibles…
Pour gagner rien de plus simple! Il suffit de m'envoyer vos Nom et Prénom, accompagnés de votre adresse postale complète par mail à persephone.downtherabbithole[arobase]gmail.com
Le ou la gagnante sera tiré au sort le Mercredi 27 novembre. Vous avez donc jusqu'au Mardi 26 novembre, minuit pour jouer. N'oubliez pas la politesse, je ne vous demande pas des tartines mais juste "bonjour, merci, au revoir" c'est toujours appréciable.
Et pas pour n'importe quoi, ma bonne dame. Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, demain sera diffusé l'épisode anniversaire des 50 ans de la série culte britannique: The Day of the Doctoravec pour l'occasion le retour de David Tennant et Billie Piper.
A cette occasion, bandes-annonces, documentaires, minisodes, jeux, chroniques et affiches pullulent sur le net. Pour vous y retrouver, voici un petit guide de ce qu'il ne faut pas manquer ce soir et demain!
ATTENTION IL FAUT AVOIR VU LA SAISON 7 EN ENTIER, SINON SPOILERS!
Commençons d'abord par un petit récapitulatif du dernier épisode de la saison 7: The Name of the Doctor. Je vous laisse regarder la vidéo.
Après cette fin à vous couper le souffle, il a fallu attendre longtemps! Très longtemps avant d'avoir le droit à deux trailers et un teaser. De quoi nous mettre l'eau à la bouche non?
Trailer #1
Teaser
Trailer #2
La BBC ne s'arrête pas en si bons chemins! Hier soir, sur BBC One, elle a diffusé : An adventure in space and time, un téléfilm avec Jessica Raine sur la genèse de Doctor Who.
Le minisode, avec Eight! The Night of the Doctor est arrivé la semaine dernière. A ne pas louper pour faire le lien entre la fin de la saison 7 et l'épisode The Day of the Doctor.
et enfin le Prequel: The last day
Le programme se poursuit, avec ce soir, 20h-22h sur BBC Three (heure française) un documentaire: Doctor Who: the Ultimate guide
En attendant de voir cet épisode spécial, je vous propose d'aller jouer au doodle de google sur www.google.co.uk (ça marche pour .fr aussi) et de suivre la chronique série du Fossoyeur de film (reconverti), concise mais claire. Il a trouvé deux surnoms super pour Ten et Eleven. Ne ratez pas ça.
Quant à moi je vous laisse avec deux vidéos qui préparent déjà l'épisode de Noël et le nouveau doctor: Peter Capaldi.
Petit montage sur le personnage de Capaldi: Malcom Turner et Doctor Who
Image may be NSFW. Clik here to view.Présentation de l'éditeur: [Tronquée et modifiée] Trois générations de la famille Léonides vivent sous le même toit. Celui d’une vaste maison un rien biscornue… Quand le grand-père meurt assassiné, tout le monde est soupçonné! Sophia Leonides, l'aînée des petits-enfants, demande alors à son fiancé Charles, fils du chef de Scotland Yard, d'enquêter sur cette affaire de l'extérieur. Si seulement le coupable pouvait être Brenda, la jeune seconde épouse du vieux Léonides, cela serait tellement plus simple pour tout le monde...
Depuis mon adolescence, j'en ai lu des Agatha Christie! J'en ai lu tellement qu'il m'arrive de ne pas me souvenir de ce que j'ai lu et parfois les intrigues se mélangent un peu dans ma tête mais ici j'étais sûre de ne jamais avoir lu La maison biscornue. Plus encore, j'étais sûre de n'avoir jamais vu d'adaptation car il ne s'agit ni d'un Hercule Poirot, ni d'un Miss Marple et qu'il n'a pas été modifié pour apparaître dans la dernière série des Miss Marple comme ce fut le cas pour l'Heure zéro ou encore Témoin indésirable.
J'ai donc abordé La maison biscornue sans aucun à priori et surtout sans connaître la fin! C'était très agréable d'ouvrir ce Agatha Christie sans se douter de qui était le meurtrier.
On retrouve dans La maison biscornue cette ambiance particulière que seule Agatha Christie sait créer lorsqu'il s'agit de meurtre familial. En effet, La maison biscornue rejoint le cercle des romans d'Agatha qui se passent en huit clos et en famille. Parmi ces œuvres on retrouve notamment Le Nöel d'Hercule Poirot et Une poignée de seigle où il est question d'un patriarche assassiné par l'un des membres de sa famille. Il ne faudrait cependant pas croire que la liste s'arrête là. Dans Témoin indésirable, l'heure zéro, rendez-vous avec la mort ou encore la mystérieuse affaire de Styles, ce sont les matriarches qui sont liquidées. Enfin, le fameux 16H50 pour Paddington, l'affaire se révèle extrêmement complexe.
Si Le Noël d'Hercule Poirot et Témoin indésirable mettent en scène des chef-fes de famille tyranniques et détestables où tous les membres de la famille ont un vrai mobile pour les supprimer, ce n'est pas tout à fait le cas ici. La maison biscornu se rapproche plus d'Une poignée de Seigle, de l'heure zéro et plus certainement encore de la Mystérieuse affaire de Styles. Aux premiers abords, il s'agit donc d'un crime commis pour l'argent. Les choses sont toujours plus complexes avec Agatha Christie à tel point que même si ce roman partage de nombreux traits communs avec d'autres, il est finalement terriblement unique.
Je comprends pourquoi La maison biscornue fait partie avec Témoin indésirable des deux romans préférés d'Agatha Christie. Aucun personnage ne semble vraiment avoir de mobile, hormis peut-être la seconde épouse et son amant supposé mais dès l'instant même où cette hypothèse est lancée le lecteur peut être certain qu'elle est fausse parce que terriblement arrangeante pour la famille. Nous explorons d'ailleurs celle-ci par les yeux d'un inconnu ce qui permet d'avoir un point de vu quasi impartial quoique biaisé par son amour pour Sophia et quelques préjugés qu'il fait, de fait, partager au lecteur.
La famille Léonides est particulièrement intéressante parce qu'elle dégage ce petit quelque chose commun aux familles que met en scène Agatha Christie. Ils sont tous assez étranges pour être soupçonnables et en même temps sans qu'il ne se dégage ce véritable climat de haine que l'on retrouve ailleurs, exacerbé comme dans Le Noël d'Hercule Poirot. Cette caractéristique est d'ailleurs amplifiée par le fait que le patriarche en question semblait certes autoritaire mais jamais tyrannique puisque ses enfants étaient financièrement indépendants et plutôt libres de leurs mouvements. Une composante intéressante qui ne renvoie pas aux clichés habituels du meurtre du patriarche fortuné.
Ce que j'ai particulièrement aimé avec La maison biscornue c'est que comme dans Le meurtre de Roger Ackroyd, Agatha Christie joue sur nos préjugés en matière de roman policier.
Elle joue ici sur le préjugé qu'un lecteur ne soupçonnera pas d'emblée une enfant de douze ans comme le coupable froid et calculateur de plusieurs meurtres, tentatives de meurtres et mises en scène macabres.
C'est d'autant plus intéressant que la petite fille se présente comme souvent les enfants sont montrés dans ce genre de roman, c'est-à-dire fouineur mais innocent or ici Josephine est belle et bien la coupable pour un motif futile qu'elle est le vilain petit canard de la famille et qu'elle cumule les traits de caractères négatifs des deux branches de la famille: une sorte de cruauté doublée d'une ambition démesurée.
Tout est fait pour rassurer le lecteur dans cet idée que Joséphine sait des choses et qu'elle est de ce fait en danger, alors même que c'est elle qui tire les ficelles de façon bizarrement ingénue.
La fin elle-même est à l'image du roman: surprenante avec ce suicide doublé d'un meurtre qui laisse le lecteur pantois. Une enquête "avortée" et mal orientée. De quoi surprendre.
Un excellent roman d'Agatha Christie, très doux amer dans le ton dont on ressort un peu gêné. On se replongera volontiers ensuite dans un Agatha Christie un peu plus classique pour faire passer l'ingéniosité de l'auteure.
Image may be NSFW. Clik here to view.Présentation de l'éditeur: C’est par le plus grand des hasards qu’Hercule Poirot se trouve à bord de l’Orient-Express, ce train de luxe qui traverse l’Europe. Alors qu’il est bloqué par la neige au cœur de la Yougoslavie, on découvre, dans l’une des voitures, le corps d’un Américain sauvagement assassiné à coups de couteau. Le meurtrier se cache forcément parmi les voyageurs… Mais qui de la princesse russe, de l’Américaine fantasque, de ce couple de Hongrois distingués, de ce colonel de retour des Indes ou même du propre secrétaire de la victime a bien pu commettre pareil crime ? L’enquête commence, elle sera l’une des plus difficiles et des plus délicates pour notre célèbre détective belge. Ce roman, publié en 1934, est sans aucun doute l'un des plus connus d'Agatha Christie et le Hercule Poirot le plus lu. Un meurtre en huit-clos comme les affectionne Dame Agatha, et plus particulièrement un meurtre dans un train comme Le train bleuécrit six ans avant Le crime de l'Orient-express. Ce qui fait ici la particularité du roman c'est que contrairement au Train bleu où les passagers se retrouvent tous dans la même villa après les faits, ici, ils sont coincés par la neige en plein milieu de la Yougoslavie. Le roman est donc divisé en plusieurs parties: le meurtre, les interrogatoires et la résolution de l'énigme, une coupure en trois actes qui donne l'impression d'assister à une pièce de théâtre. Pas étonnant dès lors, de voir que Le crime de l'Orient-Express est l'un des romans d'Agatha Christie les plus adaptés au cinéma et à la télévision, la structure même du roman se prêtant admirablement à une adaptation via le média cinématographique. C'est également une enquête très particulière dans le sens où finalement les indices matériels sont très secondaires par rapport aux témoignages. L'ensemble de l'intrigue est très fine, il s'agit de déceler le moindre mensonge, la moindre inexactitude dans les propos tenus par les interlocuteurs de Poirot. La qualité de la narration est donc véritablement importante dans ce roman car c'est par le discours et le discours seul que la solution de l'énigme pourra être dévoilée. C'est donc un très joli hommage à l'importance de la parole que nous offre l'écrivaine dans ce roman célèbre. Il y a, dans Le crime de l'Orient-Express, une galerie de personnages comme seuls Dickens et Agatha Christie savent les produire. En ouvrant le roman vous savez que vous êtes dans un Agatha. La description des anglais et des américains si typique de la romancière, le comportement de ces gens et les réactions d'Hercule Poirot sont du très bon Agatha Christie. Même si les personnages sont nombreux, le plan du train et leur personnalité si différentes et tranchées font que chacun peut être identifié très rapidement. Comment ne pas imaginer dès lors, l'américaine qui parle trop fort, le couple d'aristocrates hongrois, la princesse russe, la jeune anglaise fermée et le colonel de retour des Indes, l'infirmière suédoise, l'italien ou le commerçant américain, sans compter les domestiques et autres secrétaires? Ces personnages prennent vie avec beaucoup de facilité et sans aucun effort de la part du lecteur. Tout ce dont on a besoin de savoir est couché sur papier. Je connaissais déjà Le crime de l'Orient-express, ce n'est pas ma première lecture. J'ai donc cherché à déceler les petites inexactitudes qui mettent Poirot sur la voie et si certaines sont finalement faciles à identifier, d'autres restent tout de même obscures même lorsque l'on connait la solution de l'énigme. Il y a évidemment certains faits que souligne particulièrement Poirot qui peuvent nous mettre sur la voie, d'autres éléments que l'on peut deviner si l'on connait un peu l'époque dont parle le roman mais pour le reste... J'ai vraiment aimé cette partie centrale qui compose le roman: les interrogatoires. L'ordre dans lequel les faits passer Poirot n'est jamais anodin et on essaye tant bien que mal de suivre son raisonnement. Il y a ici un autre élément très intéressant: la personnalité de la victime. En découvrant qui était vraiment la victime, Hercule Poirot pourra comprendre ce meurtre. Les éléments se composent et s'emboîtent les uns dans les autres pour faire toute la lumière sur une affaire tragique. Comme je le disais il a été adapté au cinéma et à la télévision de nombreuses fois. On compte notamment une adaptation en 1974 avec Albert Finley et une autre en 2004 avec Alfred Molina. J'aimerai cependant attirer votre attention sur l'adaptation de 2010 avec David Suchet.Elle est à mon avis un parfait exemple de ce que peut être une bonne adaptation. Tout en respectant le texte original, David Suchet y ajoute une dimension psychologique qui donne de la profondeur à Poirot en explorant notamment le catholicisme du détective et le poids de la décision finale à prendre. Il y a plus d'emphase sur ces derniers points, largement passés sous silence dans le roman mais je trouve l'idée très bonne. Cela donne plus de densité à la fois à l'intrigue mais aussi aux personnages et à leurs décisions. La réalisation est léchée mais très sombre ce qui contribue à instaurer un climat assez noir mais bienvenu. David Suchet joue également un Poirot plus sobre, plus loin de la caricature habituelle tout en restant le Hercule que le spectateur connait. Des partis-pris de réalisation que je salue, ce Crime de l'Orient-Express sait se démarquer de ces prédécesseurs. De facture finalement très simple, en trois actes, Agatha Christie arrive à produire l'un de ses meilleurs romans, un de ceux qui font le plus mouche et nous surprennent par la désignation du meurtrier. Si vous ne l'avez jamais lu il est grand temps de le découvrir.
COUP DE COEUR DE PERSEPHONE Résumé: Nous sommes en 2078, sur une petite colonie minière de la planète Sirius 6B. Depuis dix ans, la guerre fait rage entre le N.B.E., Nouveau Bloc Economique, et l’Alliance des mineurs qui s’est constituée après que des radiations ont été détectées dans les mines de bérynium. Dix ans que le N.B.E., en représailles contre la révolte des mineurs, a largué ses bombes atomiques sur la population. Entre l’Alliance et le N.B.E., c’est maintenant le statu quo depuis deux ans grâce aux screamers, petites entités robotisées qui font rempart entre l'Alliance et le N.B.E.
CASTING
Peter Weller .............................................. Hendricksson
Roy Dupuis ............................................... Becker
Jennifer Rubin ........................................... Jessica
Andy Lauer ............................................... Ace Jefferson
Charles Edwin Powell ............................... Ross
Ron White ................................................. Elbarak Michael Caloz ........................................... David Liliana Komorowska ................................. Landowska Leone ......................................................... Jason Cavalier Le secrétaire Green .................................... Bruce Boa
Il nous arrive de croiser parfois des O.V.N.I au cinéma et c'est exactement l'impression que j'ai eu après avoir vu Planète Hurlante. C'est grâce à ma petite sœur Frankie qui m'a dit en sautillant "il est vraiment super bien, il faut que tu le vois" que j'ai eu la chance de découvrir cette adaptation d'une nouvelle de Philip K. Dick que je ne connaissais absolument pas. Après deux tentatives et un détour par Gravity et Bon baisers de Bruges, j'ai enfin cédé et décidé de voir ce film canado-américano-japonais à très petit budget et sorti en 1995 (au passage admirez l’éclectisme dont j'ai fait preuve ce week end là, je suis fière de moi pour le coup).
Ce que je peux dire d'emblée c'est que je ne le regrette absolument pas. Si je ne le conseillerai pas à tout le monde, il faut à mon avis être fan à la fois de l'univers très particulier de Philip K. Dick et aussi beaucoup aimer le genre de la SF pour profiter pleinement ce film, je le trouve excellent à bien des égards. Ce n'est pas un gros film, c'est une donnée qu'il faut sans cesse garder à l'esprit et qui est à mon avis essentiel pour l'apprécier.
Tourné en 1995 avec un tout petit budget, Planète hurlante reste à mon avis un excellent film de science-fiction. Le réalisateur se concentre d'avantage sur les personnages et son histoire que sur les décors et la surenchère d'effets spéciaux attendus normalement dans un film de SF. C'est là, à mon avis, que le film fait véritablement preuve d'intelligence. En choisissant des décors quasi-naturels, un désert, une caserne et un immeuble en construction qui tient lieux de décor à une base souterraine, le film ne tombe jamais dans les travers d'un cinéma cheap qui voudrait imiter les plus grands sans en avoir les moyens. Planète hurlante possède très peu d'effets spéciaux et les screamers eux-même sont en fait des machines mécaniques loin d'être ridicules. Si l'ensemble a vieilli, incontestablement et c'est d'ailleurs ce qui menace en premier lieu les films de SF, il est toujours regardable aujourd'hui grâce à son esthétique sobre. A titre de comparaison, Dune de David Lynch fait mal à la rétine et Total Recall (avec Terminator, soyons exact) a pris un bon coup de vieux, alors que Planète hurlante est parfaitement appréciable d'un point de vue purement visuel.
Image may be NSFW. Clik here to view.Le réalisateur a conservé une esthétique cyberpunk (je vous renvoie à ma thématique SF pour ceux qui ne connaissent pas le terme), propre aux écrits de Dick, c'est très net sur la base des N.B.E, sans pour autant surcharger le trait. A croire qu'il sentait que cet esthétique particulière finirait par disparaitre et handicaper le film. Les amateurs de Dick reconnaîtront donc sans aucun soucis son univers sans que jamais ce ne soit un problème pour ceux qui ne connaitraient pas l'auteur et son style.
A côté de la réalisation juste et équilibrée, on trouve un scénario fouillé et cohérent. Les screamers, petits objets mécaniques inventés par l'homme mais qui se reproduisent d'eux-même, assurent la sécurité de la base de l'Alliance, dont les membres sont protégés par des puces identifiées par les screamers. L'histoire débute au milieu d'un conflit entre l'Alliance et le N.B.E. Sur une base oubliée de tous, un commandant reçoit un message de paix et décide de se rendre à la réunion organisée dans le camps adverse. Nous suivons donc son voyage jusqu'à la base ennemie et le problème que pose les screamers devient de plus en plus visible au fur et à mesure qu'Hendricksson s'approche du camps des N.B.E.
Je ne peux pas m'empêcher de penser que les créateurs de Battlestar galacticaont lu la nouvelle de Dick, Nouveau modèlepubliée en 1953 et s'en sont inspirés pour les thématiques développées dans leur série. En effet dans Planète hurlante tout comme dans Battlestar, l'ennemi est ici des robots, à l'origine conçus par l'homme et qui ont depuis appris à se développer seuls. Il y a plusieurs modèles de ces screamers: les petits robots à tranchoir, un modèle numéro 2 que je vous laisse découvrir (pour ne pas spoiler) et un troisième modèle qui a pris forme humaine. Tient, tient...comme c'est étrange...
On retrouve ici une thématique abordée déjà plusieurs fois par Dick, dans Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? connu sous le nom de Blade Runner, à savoir: qui sont les humains? Qu'est-ce qui fait de nous un être humain? Un vrai questionnement sur les émotions et les sentiments, ce qui distingue finalement l'ennemi de l'ami. L'essentiel de la tension dramatique tient donc ici dans le fait que tout personnage est potentiellement un robot "ennemi", encore que cette notion d'ennemi peut être revue et corrigée, ce qui fait, de fait, la richesse de l'univers et de la réflexion de Dick. Un peu comme dans Notre-Dame de Paris où la morale incite le lecteur à penser que "n'est pas forcément le monstre celui qu'on croit", en référence à l'apparence hideuse de Quasimodo opposée à la noirceur de l'âme de Frodo, ici, la frontière entre le robot et l'humain est parfois très mince.
Cette thématique est bien développée et connait des pics dans l'angoisse et les rebondissements tout au long du film. Les personnages sont sans cesse remis en question et il est difficile de deviner la fin de l'intrigue.
Si le film recontextualise la nouvelle, celle-ci se passe en Normandie pendant la guerre froide entre Américains et Russes, l'essence du texte est la même et est parfaitement maintenue jusqu'au dénouement final. Hendricksson est un personnage attachant qui échappe à de nombreux clichés du "militaire" que l'on peut croiser en SF. Il sait à la fois diriger mais aussi faire preuve d'émotions et d'humanité lorsque la situation l'exige et se montre censé par rapport aux différents évènements qu'il vit. Cela le rend très vite attachant et il se crée rapidement un lien entre Hendricksson et le spectateur. Bien joué, on suit sa progression avec plaisir. Un second point que j'ai apprécié, c'est que les différentes réflexions apportées par le film sont amenés par des personnages tiers comme le pilote avec qui voyage Hendricksson. Même s'il est souvent borderline, il n'est néanmoins jamais un sidekick classique et facile, il apporte de temps en temps au personnage principal un autre angle de vu bienvenu. Cela contribue à une meilleure définition du personnage d'Hendricksson. Jamais parfait, il est aussi le fruit de sa société et il est normal que telle ou telle réflexion ne fasse pas partie de son mode de pensée, tout en restant soulignée par ailleurs pour le spectateur.
Planète hurlante est pour moi un très bon film de SF, à la fois parce qu'il porte à l'écran un univers qui lui est propre mais aussi parce qu'il amène une vraie réflexion, loin d'être creuse. Rien n'est jamais gratuit que ce soit l'exploitation d'une planète et ses effets, les conditions de vie des populations, les batailles politiques entre deux factions ou encore la notion même d'humanité et d'ennemi qui sont exposés ici, Planète hurlante n'est pas qu'un divertissement. Sa facture simple et minimaliste permet également de maintenir ce fond à flot et de ne jamais le noyer sous la forme pure du cyberpunk de Dick.
Image may be NSFW. Clik here to view. Seul défaut à mes yeux, un certain déséquilibre dans l'histoire dans le fait que la mutation des screamers et leur importance n'est pas assez mise en avant ou appuyée dans la première partie du film. J'aurai préféré une répartition 1/4-3/4 sur la question des screamers au lieu d'une première partie qui nous laisse finalement un peu trop dans l'expectative d'un conflit politique Alliance vs. N.B.E. Cela aurait aussi permis à mon goût de poursuivre plus avant la pensée de Dick sur ce qui fait l'humanité, comme le fait finalement Battlestar Galactica. C'est dommage parce que je pense que le film avait le potentiel pour le réaliser.
Cela dit, il s'agit d'un défaut mineur. Planète hurlante atteint son but, sans prétention mais avec au coeur une étonnante véracité. Un petit film de SF tout simple mais très intéressant à découvrir. Je vous le recommande chaudement, il ne fait pas honte à Blade Runner, Total Recall ou Minority Report.
Je vous ai déjà parlé de PEF et son Prince de Motordu pour les enfants qui commencent à lire, il est grand temps à présent de vous présenter de la lecture pour les plus jeunes, ceux qui ont besoin de leur-s parent-s pour lire une histoire. C'est une chronique pour les tous-petits (et les grands nostalgiques) que je veux faire aujourd'hui!
On se souvient tous de nos premiers albums. Les tous premiers à nous avoir fait rire ou frémir! Chez moi, il y avait Max et les Maximonstres de Maurice Sendack, Le géant de Zéralda et Les trois brigands de Tomi Ungerer. (d'ailleurs je sais que la lanterne des Trois brigands existe si jamais vous tombez dessus, prévenez-moi je cherche un cadeau de Noël pour Cheshire).
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Dans cette liste, il ne faudrait tout de même pas oublier Claude Ponti et sa figure mythique du poussin et surtout, surtout, Blaise, le poussin masqué!
Car oui mesdames et messieurs (petit-e-s et grand-e-s) c'est bien de ce héros des temps modernes, ce vengeur masqué, ce poussin courageux et téméraire dont nous allons parler: Blaise (président! désolée je m'égare).
Les poussins apparaissent dès le tout premier album de Claude Ponti l'Album d'Adèle en 1986 mais il faudra attendre 1991 pour que les poussins aient leur premier album rien qu'à eux Blaise et la tempêteuse bouchée. Dans Ponti Foulbazar, Claude Ponti explique : « Les poussins sont apparus dans l'Album d'Adèle : j'avais besoin d'éléments perturbateurs pour déranger les objets et déclencher des commencements d'histoires. Les poussins sont apparus et ils sont restés. Je ne peux rien faire contre eux. Cela ne se voit pas, mais il y en a partout. ». (source)
Et il y en a en effet partout! Présents souvent d'une page sur l'autre, ils se font tout petits mais sont néanmoins tenaces!
Histoire de faire connaissance avec les poussins, ou de les redécouvrir, c'est selon, je vous propose un petit tour d'horizon des albums que leur a consacré Claude Ponti.
Image may be NSFW. Clik here to view.Si les super poussins sont présents dans toute l'oeuvre de Ponti, il leur consacre un premier volume intitulé Blaise et la tempêteuse bouchée publié en 1991.
Résumé: Il y a quelque chose que Blaise, le poussin masqué, adore plus que tout... C'est arracher le bouchon d'une tempêteuse bouchée! Alors le vent s'échappe avec un grondement de tonnerre et ça fait un toboggan dans l'air!
Blaise est un sacré farceur! Derrière son masque il s'amuse à faire de sacrées bêtises.
La même année, Claude Ponti sort l'album des poussins que j'ai le plus lu étant gamine. C'est celui qui m'a le plus marqué et que j'adore relire! Assez terrifiant mais finalement très drôle il s'agit Du jour du mange poussin!
Résumé: Qui est donc ce monstre, cet horrible Mange-poussin féroce et affamé qui grossit à chaque bouchée, ce sale estomac à pattes, plein de poils et de dents? Mais, au fait, où est Blaise?
J'adore le dos de ces albums, à chaque fois vous pouvez être sûr que Blaise joue un sale tour au code-barre! Après cet affreux jour du mange-poussin, il est temps pour Blaise d'affronter les tâches dans Blaise dompteur de tâches.
Image may be NSFW. Clik here to view.Image may be NSFW. Clik here to view.Résumé: Blaise, le poussin masqué, est très fort. Aujourd'hui, il va dompter une tache, une grosse tache d'encre qui a un joli nom et un sale caractère. Blaise lève son fouet. Au bout du fouet, il y a la gomme à deux couleurs. Ça va faire un beau " pestacle ".
Blaise au pays des grobinets, ces gentilles créatures de salle de bain qui savent bien s'amuser avec l'eau. Ca tombe bien, Blaise a très envie de patouiller dans l'eau.
Voici maintenant un album que j'ai découvert en préparant cet article! Il m'a tellement plu lorsque j'ai vu les planches sur internet que j'ai filé à la librairie la plus proche pour le trouver. Je ne regrette absolument pas mon petit achat, Blaise et le château d'Anne Hiversère est un excellent album des aventures des poussins rigolos. Il y a indubitablement un petit côté loufdingue dans l'écriture de Claude Ponti. Sa façon de déformer les mots, d'en inventer d'autres visuellement très marquant pour les petits, c'est un aspect particulièrement sympathique de l'album:
Image may be NSFW. Clik here to view."Ce matin il est dring heure twouït twouït." "Parce qu'il est impossible d'imaginer le château d'Anne Hiversère sans chocolat, ce serait comme un gâteau au chocolat sans chocolat, ou une glace au chocolat sans chocolat, ou un chocolat chaud sans chocolat. D'ailleurs, du chocolat sans chocolat, ça n'existe pas."
Les poussins vous donneront aussi la meilleure façon d'éclapatouiller la farine ou comment faire une bonne tatouille (mixage, battage, splatchoulage, splitouillage, rataplatissage et tartisloupage).
On découvre le nom de certains poussins: Kinonne, Hisponne, Pic et Asso, Hyppolitdesset, Belle Djamine Franklin, Boufniouse, Slipododo, Tivolio Bénégoudgoud, Cirkdépékinne, Métantan-Skondi et son ami Métébouché toujours avec beaucoup de jeux de mots.
Image may be NSFW. Clik here to view.C'est l'une des caractéristiques de l'album, la multiplication des jeux de mots et de jeux visuels (avec les Bibrons et le Lac Tésibon). Il y a aussi un jeu très drôle à faire d'une page à l'autre: repérer les poussins qui reviennent tout le temps de la même façon. Il y a Blaise bien sûr mais aussi le poussin qui a la tête dans le Champignon, celui qui dort, celui qui lit et celui qui tire la langue. Ce petit jeu permet de profiter pleinement de la beauté du dessin.
La fête d'Anne Hiversère est aussi l'occasion pour Ponti de faire un hommage à toute la culture populaire et enfantine du siècle dernier. De Charlie Chaplin à Gaston Lagaff en passant par le Prince de Motordu ou Mickey, cette double page est un vrai régal pour les yeux!
Blaise et le château d'Anne Hiversère est vraiment un superbe album des poussins que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire et à regarder.
Mille Secrets de poussins est un autre album essentiel si vous voulez suivre les aventures de Blaise. D'ailleurs on apprend ENFIN la vérité sur ce super poussin masqué...
Image may be NSFW. Clik here to view.Image may be NSFW. Clik here to view. Image may be NSFW. Clik here to view. Résumé: Un jour, les poussins sont entrés dans les livres de Claude Ponti, et ils n'en sont pas ressortis. Ils s'y sentent chez eux, ils y font pas mal de bêtises, surtout Blaise, le poussin masqué. Ils y vivent des aventures qui leur sont propres, parfois en se salissant beaucoup. On les a vus déboucher une tempêteuse, organiser des courses de chaises, échapper au Mange-Poussin et construire un immense château pour la fête d'Anne Hiversère. Ce livre-ci est particulier car il répond à toutes les questions que l'on peut se poser au sujet des poussins. Il révèle les secrets de leur vie: comment naissent-ils? Que font-ils dans leur œuf avant de naître? Attendent-ils en lisant un livre? En prenant un bain? Font-ils des trous dans leur coquille avec une perceuse ? Où vivent-ils ? Qu'est-ce qu'ils aiment? Comment aiment-ils aimer? Qu'y a-t-il dans un poussin? Les poussins des livres peuvent-ils mourir? Et qui est Blaise? Pourquoi Blaise est-il Blaise? Autant de réponses que de questions dans cet album. Plus une réponse pour toutes les questions qui n'auraient pas été posées.
Image may be NSFW. Clik here to view.Si on voit Blaise démasqué dans l'album précédent, celui-là nous révèle clairement son identité ce qui fait de Blaise un poussin fort démocratique!
J'aime aussi beaucoup le concept de Méga Gigantorigolade! "A toutes les autres questions, il n'y a qu'une réponse : la Mega Gigantorigolade. Blaise et les poussins rient tellement que l'un d'entre eux devient le méga-Gigantopoussin-montagne, l'écrabouilleur des gens qui ne rient pas" Un concept qu'il faudrait mettre en pratique plus souvent!
Il y a encore plein d'album de Claude Ponti avec les poussins notamment toute la série des Tromboline et Foulbazar où les poussins mettent allègrement les pattes!
Ces albums sont d'une richesse infinie, drôles, émouvants, à lire et à relire sans modération aux tous petits (et aux plus grands aussi). A noter enfin que la quasi-totalité de ces albums sont disponibles à la fois en format Album mais aussi en Lutin poche, petits, moins chers et pratiques à transporter. Moi j'dis ça....Et vive les aventures poussiniesques! Merci Monsieur Ponti.
Présentation de l'éditeur: Quelle mouche a donc bien pu piquer la pétulante Amelia Peabody pour qu'elle s'engage, au mépris de toute prudence, au coeur du Soudan révolté, sur les traces du jeune vicomte Blacktower dont on est sans nouvelles depuis des années ? La voici, en tout cas, perdue au milieu des sables, sous un soleil d'enfer, avec son intrépide compagnon Emerson et leur génial rejeton Ramsès. Aucune oasis en vue, pas le moindre signe de vie, à l'infini un vallonnement de dunes aveuglantes... et leur dernier chameau qui vient de rendre son dernier souffle. Pourtant l'énigmatique message griffonné sur un fragment de papyrus par le jeune disparu ne laisse planer aucun doute sur l'existence d'une cité fabuleuse enfouie au fond des sables - une cité qui a traversé les millénaires, et dont n'oserait rêver aucun archéologue. Au prix de quels périls Amelia et les siens parviendront-ils à s'en approcher ? Quelles épreuves les attendent au terme de cette découverte ?
Pour suivre toute la saga des Peabody et Emerson, suivez Cheshire.
C'est vrai qu'il est dur d'arriver à se renouveler lorsque l'on écrit une série comme celle des Peabody et Emerson. C'est également le cas pour la série Charlotte and Thomas Pitt d'Anne Perry. Eviter de les lire à la suite et de les consommer comme des macarons peut déjà aider à garder intact l'envie et la fraîcheur d'une série. Cependant, il arrive parfois qu'au milieu de livres doudous se cache un ugly duckling.
J'ai le regret d'avouer que Le secret d'Amon-Râ est une déception dans cette série que j'adore. Pourtant tout commençait très bien. Le premier chapitre nous plonge directement dans l'histoire, à un point déjà bien avancé du récit, ce qui ne manque pas de soulever d'emblée de nombreuses questions: qu'est-ce que Ramsès, Peabody, Emerson et Kemitt font en plein milieu du désert soudanais avec un chameau mort et plus d'eau? Qui est Kemitt? Non mais sans déconner, qu'est-ce qu'ils font là? Le début est suffisamment attractif pour avoir envie de découvrir la suite et l'humour du couple Peabody-Emerson est bien là.
"Le capitaine se révéla être une vieille connaissance d'Emerson. Bon nombre des habitants de Nubie se révélèrent être de vieilles connaissances d'Emerson."
"En fait, Ramsès s'est grandement bonifié au cours de ces dernières années. (Ou alors je me suis habituées à lui. On dit qu'on peut s'habituer à tout.)"
"J'aurai pu lui faire remarquer qu'il était impossible de surveiller Ramsès en "l'ayant à l'oeil". La tâche exigeait une attention totale des deux yeux et une main ferme au collet."
Cependant l'ensemble se gâte très vite pour une simple bonne raison: le roman est trop long et manque de rythme.
L'intérêt de Peabody et Emerson réside plus à sens dans ses personnages principaux que dans ses intrigues. On sait très bien généralement où va nous mener Elizabeth Peters. Cependant, elle le fait toujours en se moquant de Peabody et d'Emerson si bien que le côté prévisible de la plupart des intrigues n'est pas franchement gênant. Il ne s'agit pas d'un Agatha Christie où le clou du roman consiste à suivre les déductions de Poirot ou de Marple jusqu'à la désignation du coupable. Généralement, on sent - parfois même avant Peabody - qui a agit comment et pourquoi.
Je ne sais pas vous mais j'adore retrouver ce schéma où Peabody suspecte un acte criminel quelconque, si possible impliquant un amour impossible entre deux jeunes gens, Emerson rejetant alors toute idée de crime avant de se lancer joyeusement dans une compétition avec sa femme sur "qui va trouver le meurtrier/criminel le premier". C'est une constante qui revient à chaque volume et qu'Elizabeth Peters sait en général très bien intercaler avec le mystère ambiant. Seulement ici ni l'intrigue, ni finalement la "compétition d'idée" entre Emerson et Peabody n'ont véritablement d'intérêt et l'intrigue, assez faible, n'est jamais vraiment relevée par un couple en forme.
J'ai apprécié l'intention de l'auteure de se renouveler en apportant un changement profond à sa façon de construire une intrigue. En deux parties, la première se déroulant successivement à Londres puis en Egypte et la seconde dans le pays de Koush au Soudan, le roman renouvelle donc assez bien le type d'intrigue attendue. Malheureusement le suspense est constamment désarmé trop tôt, laissant le lecteur avec des points de détails en guise de fils rouge.
A côté de ce premier problème il faut admettre que le roman est beaucoup trop long, ce qui entraîne inévitablement des répétitions et un soucis de rythme flagrant. Il aurait fallu, je pense, abréger la première partie pour développer la seconde puisqu'il semble évident que c'est sur cette dernière qu'Elizabeth Peters comptait faire peser le suspense.
En parlant de cette seconde partie, elle aurait pu être vraiment intéressante si nous n'avions pas le droit souvent à des demi-rebondissements qui finissent par être lassants. Du coup même les fausses pistes fracassantes ne prennent pas quand après cinq cérémonies sacrificielles, nos héros échappent toujours de justesse à la mort et se demandent "mais où veulent-ils en venir?". Comme je le disais, le suspense est désarmé toujours trop tôt. En reposant le livre on se demande du coup, s'il y avait une intrigue dans ce qu'on vient de lire.
Étant donné que l'on sait que Peabody, Emerson et Ramsès vont s'en sortir, le lecteur ne peut même plus compter sur ce suspense là. Personnellement la seconde partie a été pénible à lire parce que fondamentalement sans vrai rebondissement ni intérêt. Les ficelles sont plutôt grosses et les répétitions lassent.
Tout n'est pas à jeter, cela reste un Peabody-Emerson quand même! Ramsès est égal à lui-même, même si d'un point de vue personnel, on ne le voit pas assez. J'ai déjà dit que j'avais aimé la tentative d'Elizabeth Peters de se renouveler et c'est vrai, même si c'est râté au final. On sent qu'elle réfléchit sur le devenir de sa série et qu'elle ne peut se permettre d'écrire de la même façon d'un tome à l'autre.
Peabody est toujours aussi pénible drôle et j'adore lire ses multiples descriptions d'Emerson, surtout vêtu à la mode égyptienne (une sorte de kilt, torse nu et les cheveux au vent). On ne pourra pas reprocher à Peters de ne pas mettre en avant la plastique et le charisme de son héros, de même que son amour et ses ardeurs envers sa femme. C'est toujours un aspect qui me plait, cet amour et ce désir que l'on sent émaner des deux personnages. Cela donne lieu à des situations cocasses ou des réflexions que le lecteur ne peut pas oublier.
Si cette lecteur a été au final en demi-teinte je laisse bien volontiers le bénéfice du doute à Elizabeth Peters. Tous les tomes d'une même série ne peuvent pas être bons ni au même niveau et si Le secret d'Amon-Râ est au final une petite rotten apple, il n'empêche que je vais continuer avec plaisir. On me souffle d'ailleurs dans l'oreille que le tome suivant, retour à Amarna, est un petit bijoux! Merci maître Zouda et hâte de retrouver mes héros en meilleure forme!
Image may be NSFW. Clik here to view. Résumé: Dans un futur proche, une espèce extraterrestre hostile, les Doryphores, ont attaqué la Terre. Sans l’héroïsme de Mazer Rackham, le commandant de la Flotte Internationale, le combat aurait été perdu. Depuis, le très respecté colonel Graff et les forces militaires terriennes entraînent les meilleurs jeunes esprits pour former des officiers émérites et découvrir dans leurs rangs celui qui pourra contrer la prochaine attaque. Ender Wiggin, un garçon timide mais doté d’une exceptionnelle intelligence tactique, est sélectionné pour rejoindre l’élite. A l’académie, Ender apprend rapidement à maîtriser des manoeuvres militaires de plus en plus difficiles où son sens de la stratégie fait merveille. Graff ne tarde pas à le considérer comme le meilleur élément et le plus grand espoir de l’humanité.
CASTING
Asa Butterfield ............................................ Ender Wiggin Harrison Ford .............................................. Colonel Graff Hailee Steinfeld ........................................... Petra Arkanian Abigail Breslin ............................................ Valentine Wiggin Ben Kingsley ............................................... Mazer Rackham Viola Davis .................................................. Major Gwen Anderson Aramis Knight ............................................. Bean Suraj Partha ................................................. Alai Moises Arias ............................................... Bonzo Madrid Khylin Rhambo ........................................... Dink Meeker Jimmy "Jax" Pinchak .................................. Peter Wiggin Nonso Anozie ............................................. Sergeant Dap Conor Carroll .............................................. Bernard Caleb Thaggard ........................................... Stilson Brandon Soo Hoo ........................................ Fly Molo
Cette chronique arrive sans doute après la bataille, le film n'étant plus à l'affiche, mais j'avais besoin de temps pour réfléchir à ce que j'allais écrire. D'une part parce que je n'ai pas lu le livre et que mon jugement ce fait donc uniquement sur le film que j'ai vu et d'autre part parce mon avis est un mélange d'enthousiasme et de déception.
Compliqué n'est-il pas?
Je n'ai pas lu le roman ce qui est un point important à retenir car de ce fait, je ne juge le film et son scénario, uniquement sur ce que j'ai vu. Je m'excuse auprès de mes lecteurs/trices qui ne connaitraient ni le livre ni le film mais je suis obligée de faire une chronique avec spoilers pour bien faire comprendre mon point de vue. Apologies donc, dear reader.
En premier lieu, je dois admettre que j'ai trouvé le visuel de la Stratégie Ender vraiment beau et agréable. S'il y a une débauche d'images numériques, elles passent plutôt bien à l'écran. L'univers recréé est assez proche du nôtre pour mettre le spectateur dans une zone de confort, tout en propulsant ce dernier dans un environnement SF impossible à renier, ne serait-ce que par l'Académie de Graff, satellite qui surplombe la Terre. Tablettes tactiles, écrans transparents, systèmes d'écriture intuitifs qui répondent à une seule main, rien que nous n'imaginions déjà ou que nous n'ayons, compensés par cette salle de gravité zéro dont les murs transparents offrent une vue plongeante et angoissante sur la Terre et l'espace. Il y a d'ailleurs, à mon sens, dans l'ensemble visuel d'Ender, un véritable lien avec la science-fiction depuis les années 60. En digne héritier de près de 50 ans d'histoire télévisuelle et cinématographique, j'ai trouvé que le film reprenait de nombreux codes déjà utilisé ailleurs. L'Académie, qui n'est pas sans rappeler Starfleet, est dirigée selon un code de couleur que l'on retrouve dans les différents costumes des membres de L'Enterprise. L'atmosphère de l'Académie ainsi que le décor est un croisement entre Star Trek et Battlestar Galactica, rien de nouveau donc mais ce n'est pas le reproche que je lui fais. J'ai beaucoup apprécié les scènes de batailles en apesanteur, très belles à regarder avec une certaine grâce, surtout la dernière où Ender et ses coéquipiers doivent affronter toutes les autres équipes. Je ne suis pas étonnée d'apprendre que les acteurs/trices ont reçu un entraînement individuel de la part de professionnels du cirque. On sent très bien ce côté aérien dans leur façon de se déplacer.
Mais... Justement je trouve que cette atmosphère est une sorte de cache-misère pour un film qui peine à trouver son souffle. Si La stratégie Ender est très beau à regarder, il n'en reste pas moins que c'est finalement son principal défaut: miser sur un décor plus que sur une réelle interprétation d'une œuvre dont l'auteur est pourtant l'un des producteurs. Ce jugement peut sembler très dur mais je le maintiens. Sans connaître les tenants et les aboutissants du film, mon attente est montée crescendo durant la projection pour aller s'écraser sur un mur de déception dès le retour de la lumière. Le film ne tient pas ses promesses. Arrivé en bout de parcours on se demande presque si la majeure partie de ce qu'on vient de voir, n'était pas finalement que du remplissage, les scénaristes étant passés à côté de leur véritable histoire. Pour vous donner une idée de mon sentiment, j'ai l'impression qu'avec le film La stratégie Ender on ne fait que gratouiller la surface d'une histoire bien plus colossale que ce qu'on me laisse voir. Cette frustration intense qui naît de l'impression, qu'au fond, le film regorge d'un potentiel jamais pleinement exploité ou qui se concentre sur des détails un peu tape-à-l'oeil au lieu d'interrogations fondamentales. La faute incombe à cette grande disproportion qu'il y a entre l'entraînement d'Ender et la réalisation de ses buts. Mal dosée et mal exploitée, cette longue partie - qui tient quand même les 3/4 du film - semble finalement anecdotique au regard de la bombe qu'est le dernier quart. Comment penser qu'ils ont pu passer tant de temps à nous raconter l'entraînement d'Ender à l'Académie et finalement bâcler en 20 minutes les étapes les plus importantes de son parcours psychologique jusqu'à l'apothéose finale? Parce que c'est bien de montrer l'intelligence d'Ender dans un entraînement de bataille à gravité zéro mais la conclusion du film sur le lien psychique entre lui et la reine Doryphore tombe lamentablement à plat puisqu'elle vient de nulle part. Comme dans le roman j'imagine (oui j'admets on m'a dit que c'était le cas), le spectateur/trice colle à Ender pour le comprendre et comprendre aussi ce qui se passe dans sa tête. Or ici, à l'écran, l'effet passe complètement à côté de ce qui est désiré. En étant littéralement scotché aux basques d'Ender, on oublie d'être dans sa tête et de suivre son parcours psychologique.
La stratégie Ender manque de souffle et de violence. Etonnant pour une histoire aussi forte mais oui, je suis convaincue que le film ne va jamais assez loin que ce soit dans le traitement de la violence physique ou surtout psychologique des personnages. Six ans d'entraînement réduits en une seule année aurait pu être une bonne idée s'ils avaient su maintenir le rythme. En s'attardant trop volontiers sur les affrontements entre les équipes de l'Académie, on perd le côté brutal d'un tel entraînement. Certes on nous dit qu'ils travaillent dur et dorment peu mais le ressenti à l'écran n'est pas du tout le même. La seule ébauche de cette violence quotidienne se tient dans les quelques minutes des simulations en vu de l'assaut final. Quelques minutes seulement pour retranscrire une sorte de maltraitance psychologique, car ne nous leurrons pas, c'est bien de ça dont il s'agit: faire de ces enfants des machines. Je trouve dommage d'avoir laissé échapper ce point car il aurait été fondamental pour comprendre le cheminement que fait Ender. Le scénario se concentre trop sur l'aspect leader d'Ender - notamment dans ses affrontements répétés avec les autres membres de l'Académie - au lieu de nous faire comprendre les bouleversements psychologiques qu'il subit. Je pense sincèrement qu'ils se trompent d'histoire en accusant l'effet leader au détriment de ce qu'il ressent. Je l'ai dit plus haut, la fin tombe complètement à plat. Entre le moment où Ender se rend compte de ce qu'il vient de faire, sa réalisation que le peuple des Doryphores n'étaient pas des ennemis et la révélation que son rêve marquait en fait un lien de télépathie avec la reine Doryphore, il ne s'écoule que cinq minutes. Effet de surprise garanti mais qui provoque plus de questionnements que de réactions enthousiastes. Comme si d'un seul coup nous basculions dans un autre film. Parce que oui, on nous rabâche tellement l'importance de la qualité de leader d'Ender que le spectateur/trice fini par croire que la vraie question du film est: va-t-il arriver à gérer son équipe jusqu'au bout sans craquer? Alors que la vraie question est à des milliers d'années lumières de ça. C'est sans doute plus clair pour ceux qui ont lu le livre mais pour moi, cela a abaissé un verrou sur ce que je venais de voir en remettant tout en cause - et pas dans le bon sens du terme. Trop de questions sont laissées en suspend et jamais remises en cause, exemple: Mazer Rackham. Le type que l'on dit mort en héros depuis 30 ans facile qui réapparait d'un coup d'un seul. Coucou c'est moi, sans qu'Ender ne remette en cause tout ce qu'on lui dit depuis le début. Je sais ce que c'est que l'endoctrinement mais nous avons quand même en face de nous l'être humain le plus intelligent du monde. Je me dis que tout ça est très mal amené parce que si c'est une incohérence déjà présente dans le roman, ça craint (si quelqu'un a la réponse...). Attachement à Ender oui. Compréhension de son intellect et de ce qu'il vit, jamais. En se concentrant de cette façon sur l'adolescent, le film en oublie ses personnages secondaires ou les exploite de façon anecdotique.
Les personnages qu'Ender rencontrent à l'Académie sont finalement à peine esquissé. Bean et Alai pour ne citer qu'eux sont de gentils stéréotypes de sidekick. On ne comprend pas ce qui lie finalement Ender à la bande qu'il dirige lors de l'assaut final. Un peu comme s'ils avaient été recrutés parmi les moins jaloux du groupe. Il faudrait également parler de Petra, personnage mou au possible qui en plus de cumuler les clichés anti-féministes - non ce n'est pas parce qu'on dit qu'elle est forte dans leur jeu de bataille que c'est un personnage féministe - n'apporte pas grand chose à l'histoire globale. Renvoyée systématiquement à sa douceur et à son côté protecteur, Petra manque de peps. C'est d'autant plus désolant lorsqu'on a pu assister au premier rôle de l'actrice en question. Comment penser que celle qui a si bien joué dans True Grit puisse se retrouver avec un rôle inconsistant? Manque de direction d'acteur flagrante qui se confirme avec le personnage de Gwen Anderson. Au départ Anderson et Graff étaient tous les deux des hommes. Orson Scott Card a voulu féminiser l'un des personnages et a pensé d'abord à Graff avant de changer d'avis. Pas de bol, nous nous retrouvons donc avec une psychologue qui démissionne car elle n'arrive pas à faire face à la cruauté de Graff. Le personnage de Gwen Anderson est donc renvoyé à son côté maternel et protecteur tandis que Graff assume la responsabilité du militaire froid et calculateur. A ce niveau là j'aurai préféré deux hommes, au moins le cliché maternel nous aurait été épargné. Graff en femme aurait été assez novateur dans la représentation des femmes de pouvoir en Science-fiction et aurait fait pas mal de bien à des codes stéréotypés vus et revus. Autant dire qu'entre Petra et Anderson j'étais amèrement déçue. Je suis frustrée parce que j'ai l'impression d'être passée à côté d'une histoire impressionnante, violente avec une grande réflexion sur l'humanité et ses choix et d'avoir eu le droit, à la place, a une esquisse pâlichonne. La stratégie Ender est pour moi le film de tous les déséquilibres: disproportions dans les choix de récit, dans le traitement des personnages ou dans la surenchère d'images au détriment du fond. Un film qui divertit mais laisse terriblement sur sa faim une fois la projection achevée. J'ai hâte de lire le roman pour combler tout ce vide.
Présentation de l'éditeur: L’autre jour, un truc terrible est arrivé à mes doudous. Ça s’est passé quand j’étais à l’école, c’est Berk mon canard qui me l’a raconté. Une espèce de patate molle est entrée dans la chambre. Personne n’y a fait attention. Et puis… GLOUP ! elle a avalé Lapinot ! Et elle a pris la forme de Lapinot ! Tous mes doudous l’ont observée et ils ont compris: c’était un Mange-doudous! À partir de ce moment-là, ça a été l’affolement général.
J'achète très peu d'albums, déjà parce que je n'ai pas de petits dans mon entourage (les plus jeunes ont 13 et 14 ans et si je les appelle les petits, ça va bouder sévère) et parce que forcément du coup pour moi-même, il faut avouer que je suis plutôt BD si je veux lire avec des images (non je ne compare pas les albums des tous petits et la BD, ne faites pas semblant de ne pas avoir compris!). Cependant, car il faut bien des cependant, après avoir entendu parler 4 ou 5 fois du Mange-Doudous (télé, radio, journaux, ce fut une véritable conspiration), j'avoue j'ai craqué et je suis allée tout spécialement en librairie me procurer cet affreux jojo. Bon j'admets, j'en ai profité pour trouvé un Blaise le poussin masqué mais là n'est pas la question (oui j'ai plus de 4 ans, je sais, merci bien!).
J'ai déjà craqué pour le titre: Le Mange-Doudous. Ça peut sembler barbare mais j'adore ce genre de titre, ça donne envie de retomber en enfance, de se rouler dans une couverture et d'attendre sagement un biberon de lait au miel fait maison.
Autant dire que je ne me suis pas trompée avec cette histoire de mange-doudous, de panique à bord et de sauvetage intempestif tout ça pour finir joyeusement sur une corde à linge.
L'histoire est extrêmement mignonne et ravira les plus petits. Parce un mange-doudous s'est glissé dans sa chambre, il s'agit pour les doudous encore en vie de se sortir de se pétrin mais comment faire? La morale de l'histoire est tout à fait sympathique: c'est le doudou préféré qui parvient à sauver tous les autres parce que c'est un kipu!
Vous ne connaissez pas les kipu? Mais si! Tout le monde a eu un kipu. Un Kipu, c'est le doudou que tu n'arrives JAMAIS, je dis bien JAMAIS (même en cas d'attaque zombie, quoique je ne vois pas trop l'importance de laver un doudou quand il y a une attaque de zombie mais on ne sait jamais) à laver. Impossible. Le kipu est toujours sale/décoloré/machouillé/atchoumé dessus etc.
C'est le doudou "qui me console quand je suis triste, essuie mes larmes et mon nez qui coule. Quand je suis malade, je le serre fort contre moi, et quand je m'endors, je suçote un coin de son bonnet. Je ne m'en sépare jamais, mes parents ne peuvent même pas le laver....j'aime bien son odeur de vieille bave"chose qui plait beaucoup moins au Mange-doudous du coup.
Dans cette planche par exemple, non seulement c'est très drôle de chercher les doudous "bien" cachés mais j'ai aussi adoré les deux références à deux autres grands noms de l’École des Loisirs: Mario Ramos et Tomi Ungerer (lisez les Trois brigands!).
Un album adorable avec des dessins touchants, une histoire très rigolote pour un gros coup de cœur qui me fait regretter d'être "une vieille".
Présentation de l'éditeur (modifiée): Dans le monde de Thursday Next, la littérature fait quasiment office de religion. A tel point qu'une brigade spéciale a dû être créée pour s'occuper d'affaires aussi essentielles que traquer les plagiats, découvrir la paternité des pièces de Shakespeare ou arrêter les revendeurs de faux manuscrits. Mais quand on a un père capable de traverser le temps et un oncle à l'origine des plus folles inventions, on a parfois envie d'un peu plus d'aventure. Après l'énorme fiasco de l'affaire Martin Chuzzlewit, manuscrit volé par Acheron Hadès (ancien professeur malfaisant de Thursday), elle décide de retourner à Swindon, sa ville natale, afin de prouver qu'Acheron Hadès sévit toujours et qu'il a en tête une proie bien plus importante que Martin Chuzzlewit. La littérature victorienne est menacée mais Thursday ne se laissera pas faire.
Je ne fais pas souvent de second article après relecture mais étant donné que l'article sur Thursday Next faisait parti des premiers du blog, je pense que ce n'est pas si mal que ça de dépoussiérer cette chronique pour donner envie de relire la série ou de la découvrir. Il n'est jamais trop tard pour du Jasper Fforde!
Alors voilà, la double série des Thurday Next fait partie de ces livres doudous que j'adore relire une fois tous les un an et demi environs. L'affaire Jane Eyre, The Eyre affair donc, est le premier tome d'une série en 2 saisons et huit volumes, mettant en scène l'héroïne Thrusday Next (littéralement Jeudi Prochain... et oui il n'y pas que moi pour avoir un nom étrange). Je vous renvoie sur l'article consacré à Jasper Fforde pour le détail des livres parus.
Il est particulièrement difficile de catégoriser cette série tant elle mélange plusieurs courant de Science-Fiction. C'est sans aucun doute une uchronie pure puisque le monde dans lequel vit Thursday Next n'est pas historiquement semblable au notre. L'Angleterre et la Russie impériale poursuivent toujours la Guerre de Crimée en 1985, l'Angleterre est un état policier gouverné par le Groupe Goliath, une multinationale en armement à la morale douteuse, et le Pays de Galles est une nation socialiste indépendante (entre autre). La meilleure preuve de cette uchronie loufoque tient bien sûr dans le père de Thursday, Mr. Next, ex-agent de la chronogarde en fuite poursuivi par Lavoisier son ancien coéquipier. Mr. Next voyage dans le temps et gère les anomalies. Pour les gens férus d'Histoire, c'est très drôle de voir les modifications historiques que plantent Jasper Fforde. Entre les révisionnistes français qui font tuer Nelson et Wellington, s'en prennent à Churchill ou la banane qui n'est pas introduite en Europe, notre Histoire en prend un coup. Le père de Thursday vient la voir de temps en temps - parfois au bon moment - afin de lui poser toutes sortes de questions qui nous paraissent tout à fait saugrenues! Ce sont toujours de petits interludes très drôles qui égayent le récit. C'est également de la light fantasy assumée. Entre les multiples bizarreries du récit et les gens qui peuvent rentrer dans les livres ou en sortir, le monde de Thursday est décidément un endroit bien sympathique que j'aimerai visiter.
A côté de cette uchronie, c'est l'attachement à la littérature et l'importance qu'il donne à celle-ci qui m'a véritablement séduite. Le roman est bourré de clins d’œil à la littérature classique anglaise - les tomes suivants exploreront la même veine tout en élargissant les anecdotes aux littératures étrangères - qui ne manqueront pas de ravir les passionnés du genre. Entre les jeux de mots - le biographe de Thursday Next s'appelle Millon de Floss en référence au roman de George Eliot - et les références sur les différents romans du XIXe siècle, il y a de quoi passer un excellent moment. Bien évidemment, si vous n'êtes pas un passionné de littérature anglaise, j'ai bien peur que L'affaire Jane Eyre ne perde un peu de son intérêt puisque l'intégralité de l'intrigue est basé sur Dickens et Charlotte Brontë. En effet, il est à mon avis important de bien connaître Jane Eyre pour apprécier à sa juste mesure le dernier tier du roman. Sans connaître l'histoire, on passe à mon sens à côté des modifications géniales qu'en fait Jasper Fforde. C'est ce que j'aime beaucoup dans cette série, la manipulation des textes connus pour les faire entrer dans ses intrigues. C'est souvent génial et toujours inattendu.
Si l'uchronie et la littérature ne sont pas assez convaincants, le personnage de Thursday Next pourra s'en charger. Thursday a 36 ans, elle est célibataire, possède Pickwick, un dodo en kit, est une vétérante de la Guerre de Crimée et détective littéraire à Londres dans la brigade des SpecOps (SO-27). Tout irait plutôt bien dans sa vie si Achéron Hades (chez lui aussi toute les enfants portent le nom des fleuves de l'enfer grec...la vie est dure) un de ses anciens professeurs de Fac et troisième plus grand criminel mondial, ne cherchait pas un moyen diabolique pour détruire la littérature. C'est un personnage que j'adore parce que c'est une vraie femme forte, une badass mais sans jamais tomber dans les travers du genre. Elle a mené plusieurs vies avant d'atterrir au SpecOp à Swindon. Ses dilemmes entre sa loyauté pour son frère Anton Next et son amour pour Landen Parke-Laine sont toujours bien dosés. Thursday est forte même si elle s'autorise quelques moments de mélancolie, elle est efficace et terriblement attachante. Je l'adore! C'est rare que des auteurs arrivent à créer en personnage principal des héroïnes fortes sans tomber dans quelques clichés que ce soit. Thursday est de ce point de vue vraiment bien pensée, elle arrive à concilier toutes les facettes de sa personnalité avec beaucoup de naturel. Sans aucun doute Thursday Next fait parti de mes héroïnes préférées.
Acheron Hadès est un méchant tout à fait à la hauteur. Même si dans ce premier tome on se doute qu'il ne va rien arriver de grave à l'héroïne, on sent tout de même le potentiel monstrueux d'Hadès. Un peu comme le joker de Nolan, c'est un fou qui aime faire le mal pour le mal et qui se sert de son Q.I. disproportionné à des fins néfastes. Il possède aussi quelques pouvoirs surnaturels qui ne paraissent pas complètement incongrus. Une fois le coté Fantasy-Sciences-Fiction intégré, le personnage d'Hadès reste cohérent avec lui-même du début jusqu'à la fin.
Alors, récapitulons: uchronie + Littérature au rang de religion + une héroïne qui déchire + un bon méchant = Excellent livre et il y a même des petits bonus! Tout au long du roman, la question de la véritable identité de Shakespeare est posée à Thursday par plusieurs interlocuteurs ayant chacun une théorie différente pour une conclusion pas piquée des vers!
La représentation de la pièce de Richard III à Swindon est un régal pour les amateurs de Shakespeare qui regretteront sans doute comme moi de ne pas pouvoir y assister vraiment!
Pour finir, j'aimerai faire remarquer que Jasper Fforde est aussi très fort pour faire communiquer ses différentes séries entre elles. Ainsi dans ce premier tome de Thursday Next, vous aurez le droit à un morceau du tome 4 (oui madame, oui monsieur) ainsi qu'un petit clin d'oeil à sa série The Last Dragonslayer (Jennifer Strange en VF) avec un petit quarkbeast qui vient se faire cataloguer. Lorsque comme moi vous avez pratiquement tout lu ce que Jasper Fforde a écrit, vous ne pouvez manquer de sourire à l'interconnexion de ses univers complètement barrés!
Que dire de plus sur Thursday? Hormis un "lisez-le" farouche, je ne saurais pas quoi ajouter d'autre que mon virulent exposé ci-dessus. C'est mortellement drôle, bien écrit et surtout plein de génie car bien manier l'uchronie n'est pas chose aisée. Pour tous ceux qui aiment la littérature anglaise Thursday Next est une série à ne pas manquer, et pour les autres un moyen de la découvrir de façon tout à fait ludique, moderne et carrément loufoque.