FILM DOUDOU
ATTENTION POSSIBLE SPOILERS
Résumé: Eddie Valiant, ancien flic et détective privé imbibé de whisky, est appelé aux studios de Maroon Cartoon afin d'enquêter sur la belle Jessica Rabbit, femme de Roger Rabbit lapin toon à la mode. De mauvaise grâce Eddie Valiant accepte de prendre des photos compromettantes de Jessica avec Marvin Acme, concurrent de R.K. Maroon. Valiant se retrouve alors pris dans une histoire folle lorsque la police toon accuse le farfelu Roger Rabbit d'avoir tué Marvin Acme et que le lapin vient lui demander de l'aide.
CASTING
Bob Hoskins ................................................. Eddie Valiant
Christopher Lloyd ......................................... Juge Doom (Juge Demort)
Joanna Cassidy .............................................. Dolores
Stubby Kaye .................................................. Marvin Acme
Alan Tilvern .................................................. R.K. Maroon
Joel Silver ...................................................... Raoul (réalisateur)
Richard LeParmentier .................................... Lieutenant Santino
Richard Ridings ............................................. Angelo
VOIX
Charles Fleischer .............................................. Roger Rabbit (VO)
Luq Hamett ...................................................... Roger Rabbit (VF)
Lou Hirsch ....................................................... Baby Herman (VO)
Richard Darbois ............................................... Baby Herman (VF)
Kathleen Turner ............................................... Jessica Rabbit (VO)
Amy Irving ....................................................... Jessica Rabbit Chant
Pour vous rappeler un peu qui est le bonhomme, il a quand même réalisé les trois Retour vers le futur (AWESOME isn't it?), Forest Gump, Apparences, Seul au monde, Le pôle express, La légende de Beowulfet l'excellent Drôle de Noël de Scrooge. Une filmographie peu importante au regard de celles d'autres réalisateurs mais la sienne calme tout de suite. La qualité sur la quantité.
Comme je l'ai revu il y a deux jours, je me suis dit: allez tu vas tenter de leur parler d'un film pour lequel tu n'as aucune espèce d'objectivité. Challenge accepted.
Mélanger des images d'animation et acteurs véritables dans un film était sacrément culotté. Culotté parce qu'il fallait que le concept fonctionne, et sur papier en 1988 je ne suis pas sûre que ça allait de soi, et que celui-ci ne vieillisse pas. Ce n'était pas tout à fait gagné. Or, Zemeckis nous offre du point de vue de la technique, un film qui fonctionne non seulement à sa sortie, mais aussi 25 ans plus tard. L'alchimie entre les acteurs et notamment Bob Hoskins et les personnages de dessins animés (en particulier Roger et Jessica) est bien présente à l'écran. Jamais ridicule, ce mélange d'images animés et de film s'articule très bien et on y croit.
Au-delà de la technique pure, ce qui fait la réussite de Qui veut la peau de Roger Rabbit est bien évidemment le couple principal que forme Eddie Valiant et Roger. On ne peut pas rester de marbre devant ce lapin toon complètement attaqué du bulbe et ce détective bourru, toujours de mauvais poil, qui ne pardonne pas aux toons la mort de son frère Theodore. Roger, avec ses tics de langage, sa voix tremblotante et ses gags tous plus stupides les uns que les autres, ne peut qu'enchanter le spectateur. Ces deux êtres là vont mettre presque tout le film à se comprendre mais l'alchimie qui en résulte est à la hauteur de ce que promet le film.
A côté de Roger et Eddie, nous retrouvons les deux rôles féminins, Jessica et Dolores. Si Jessica Rabbit semble être une caricature de la femme fatale, elle se montre non seulement bien plus intelligente et perspicace que Roger (à qui elle sauve la vie et non l'inverse) mais elle inverse aussi les stéréotypes puisque chez les toons, c'est Roger qui fait baver d'envie et de jalousie, et non Jessica (je vous renvoie à Betty Boop pour une explication Poupoupidoupou!). Il devient alors évident que celle-ci nous revoie notre image de la société où une femme complètement disproportionnée peut attirer tous les hommes. J'aime beaucoup cette idée qui se veut finalement une moquerie de nos canons de beauté bien qu'apparemment fait pour faire baver un spectateur masculin. Ce genre de renversement assez intéressant ce prolonge en VF (à mon sens) par la voix grave de Jessica loin des minauderies aiguës que l'on pourrait attendre.
Quant à Dolores, elle est une aide précieuse pour Eddie mais n'est jamais cruche ni faire-valoir. C'est un personnage à part entière, intelligent et qui fait avancer l'intrigue.
L'idée du méchant, trait-d'union entre le monde toon et le monde des humains, est interprété par mon Doc Emmett Brown. Si vous ne connaissez pas (honte sur vous, honte sur votre famille, honte sur votre vache!) Retour vers le futur vous ne pourrez pas comprendre mais pour les autres: imaginez un peu Doc en méchant? C'est purement magnifique. Il est complètement barré, au croisement entre un général de la SS et un toon psychopathe. Jamais entièrement toon, les effets fonctionnent et soulignent même le côté disproportionné du personnage qui n'appartient pas vraiment, du fait de son côté psychopathe, à la grande famille de Toonville. La voix aigrelette et le manque d'humour (ou plutôt l'humour encore plus douteux que celui de Roger) achève de nous convaincre que Demort doit être trempeter.
L'humour est aussi bien évidemment un attrait majeur du film et je dois dire que les dialogues n'ont pas pris une ride!
Alors voila, ROGER est CULTISSIME (oui overdose de majuscule). Si vous le connaissez revoyez-le, si vous ne le connaissez pas, regardez-le. Sinon je vous envoie Cheshire...je vous jure que je le fais.....